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Parti socialiste

"Ni juste, ni urgente": les députés PS redisent à Borne leur opposition à la réforme des retraites

Patrick Kanner et Boris Vallaud arrivent à Matignon, le 21 septembre 2022

Patrick Kanner et Boris Vallaud arrivent à Matignon, le 21 septembre 2022 - Emmanuel DUNAND / AFP

Les socialistes rejettent le projet du gouvernement de réforme des retraites et déplorent que le gouvernement ne demande pas plus "d'effort aux plus aisés" afin de limiter le déficit.

La réforme des retraites du gouvernement n'est "ni juste, ni urgente, ni nécessaire", a estimé le chef de file des députés PS Boris Vallaud, à l'issue d'une rencontre ce lundi avec Élisabeth Borne sur ce sujet.

Boris Vallaud et son homologue au Sénat Patrick Kanner étaient les derniers parlementaires à échanger à Matignon avec la Première ministre, qui a reçu chacun des groupes politiques depuis jeudi.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui participait aux rencontres, "a évoqué 12 à 15 millions d'euros de déficit supplémentaires pour 2027. Par rapport aux 345 milliards d'euros déjà dépensés pour les retraites, c'est tout à fait surmontable si on joue sur une plus grande solidarité nationale", a estimé Patrick Kanner.

"Et là il n'y a aucun effort demandé aux plus aisés de nos concitoyens qui ont été les plus grands bénéficiaires du quinquennat précédent", a-t-il regretté.

Le PS déplore les "efforts" demandés "aux plus modestes"

Le gouvernement, qui prévoit de reporter progressivement l'âge de départ à 65 ans, "propose de réduire la taille du gâteau et de le partager entre un plus grand nombre" et c'est "aux plus modestes qu'on demande des efforts avec moins de droits", a ajouté Boris Vallaud, en dénonçant le "fétichisme" du gouvernement en matière de "baisse des impôts pour les plus riches".

"L'impôt, ce n'est pas un gros mot", a abondé Patrick Kanner, en jugeant par ce biais "possible" de garder la retraite à 62 ans.

Droite et majorité d'un côté, gauche de l'autre: les chefs de groupes ont campé sur leurs positions au sujet de cette réforme lors de ces discussions, sur fond de tensions sociales grandissantes.

L'exécutif vise l'adoption d'un projet de loi "avant la fin de l'hiver", qui sera "vraisemblablement le premier texte présenté en Conseil des ministres" début 2023, a annoncé ce lundi le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester, également présent aux rencontres.

J.D. avec AFP