Martine Aubry, un retour en coulisses

L'ancienne première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry - -
Discrète ces derniers mois, l'ancienne patronne du PS Martine Aubry revient un peu sur le devant de la scène nationale, rencontrant les deux têtes de l'exécutif, tandis que ses soutiens se réunissent régulièrement pour donner de la "vigueur" aux réformes de la majorité.
Ce mercredi, Martine Aubry avait rendez-vous avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, pour un "déjeuner privé", selon Matignon. Lundi, c'est à l'Elysée, avec le président François Hollande, qu'elle déjeunait, ont affirmé plusieurs sources.
La maire de Lille, qui a quitté ses fonctions de première secrétaire du PS en septembre et est régulièrement citée comme une potentielle chef du gouvernement, confiait récemment sur une radio qu'elle rencontrait des ministres "chaque semaine". Elle avait notamment cité Manuel Valls (Intérieur), Arnaud Montebourg (Redressement productif) ou encore Michel Sapin (Emploi).
Vers un retour d'Aubry?
S'agit-il d'un retour sur le plan national? "Je n'ai pas l'impression de ne plus être dans la politique nationale. Je la suis jour après jour. Je fais part de mes remarques, positives ou critiques [...] aux ministres concernés", assurait Martine Aubry à RTL le 19 février.
Assurant soutenir le gouvernement "de toutes ses forces", Martine Aubry entend toutefois "dire au Premier ministre, aux ministres, les choses telles qu'[elle] les pense", ajoutait-elle, regrettant par exemple que l'application de l'interdiction du cumul des mandats aux parlementaires dès les municipales de 2014 semble s'éloigner, "malheureusement".
L'ex-première secrétaire du PS accompagnera en outre François Hollande lors de son déplacement en Chine fin avril, a affirmé son entourage. Une visite qui s'inscrit dans le cadre de la mission économique auprès des entreprises et industriels dans ce pays dont elle a été chargée en août par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Ses soutiens toujours présents
Parallèlement, ses soutiens se réunissent régulièrement depuis septembre, presque chaque mardi, au ministère de François Lamy, ministre délégué à la Ville et ex-bras droit de la patronne de Solférino. On y retrouve par exemple les députés Christian Paul, Jean-Marc Germain (son ancien directeur de cabinet), Guillaume Bachelay, Jean-Christophe Cambadélis, Marie-Pierre de la Gontrie ou la sénatrice Laurence Rossignol.
"Il ne s'agit pas d'une machine de guerre pour lancer des offensives, ce n'est pas un quartier général [face aux "hollandais", NDLR], ni de réunions de personnes qui seraient dans la nostalgie", assure Christian Paul. "C'est plutôt un lieu d'échanges et d'analyses destinés à apporter de la vigueur réformatrice" aux politiques engagées par la majorité.
"L'idée est aussi de réfléchir aux engagements de demain, de distribuer de bonnes idées, dans le prolongement du travail qu'avait conduit le PS pour élaborer son programme pour la présidentielle de 2012", renchérit Jean-Marc Germain.
Peser au Parlement
Autre objectif, note l'un d'entre eux: peser dans les groupes parlementaires, pour, ici, devenir rapporteur de tel ou tel sujet, pour là "améliorer" un projet de loi, comme par exemple celui concernant la réforme bancaire, amendé par le courant "la Gauche durable" emmené par Christian Paul et Laurence Rossignol.
Martine Aubry rencontre les uns et les autres régulièrement à Paris, à l'abri des regards. "Je préfère toujours parler en interne et ne pas faire des petits pas de côté à l'oral pour communiquer", a-t-elle expliqué.
Elle-même et ses proches conviennent qu'elle a été "très affectée" par son implication dans le dossier de l'amiante dont est chargée la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy. L'annulation attendue de sa mise en examen pour "homicides et blessures involontaires" permettra-t-elle un retour de l'ancienne patronne du PS sur le devant de la scène politique?
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