Crise à la mairie de Paris: Anne Hidalgo reconnaît sa déception après la démission de Bruno Julliard

Anne Hidalgo le 17 novembre 2014 à la mairie de Paris. - Stéphane de Sakutin - AFP - -
Anne Hidalgo s'est confiée au Figaro ce mardi, après la démission surprise de son premier adjoint Bruno Julliard, qui lui reproche son "inconstance" et évoque "de vifs désaccords". A dix-huit mois des élections municipales, la maire de Paris traverse une crise sans précédent.
Anne Hidalgo reconnaît "son énorme déception". "On n'a pas de colère dans ce genre de situation", s'épanche-t-elle. "J'ai bossé avec Bruno pendant dix ans. Je lui ai accordé ma confiance. Je l'ai marié il y a un an. C'était aussi une relation affective."
Désavouée par l'opposition, elle dit cependant pouvoir compter sur "ses adjoints, les maires d'arrondissement et beaucoup d'autres. (...) Être maire de Paris, c'est avoir les épaules larges et savoir encaisser" lâche encore la maire socialiste. "C'est encore plus dur quand cela vient de son propre camp."
"La surprise, c'est la violence de ses propos"
Bruno Julliard, 37 ans, a déclaré lundi qu'il jetait l'éponge en raison "de vifs désaccords d'orientation et de méthodes de gouvernance" qui l'auraient éloigné d'Anne Hidalgo "depuis plusieurs mois".
La maire de Paris, de son côté, dit pourtant ne pas véritablement "comprendre les raisons de ce départ", et s'étonne de découvrir la liste de sujets sur lesquels Bruno Julliard était en désaccord avec elle.
Dans son entretien au Figaro, elle raconte leur échange tendu de lundi: "Il m'a dit (...) qu'il démissionnait essentiellement pour des raisons personnelles, qu'il avait envie de faire autre chose. (...) Il m'a alors dit: 'Je te fais juste part de quelques désaccords mineurs.'"
"Il a évoqué le passe Navigo gratuit pour les seniors. Mais je ne savais pas qu'il était en désaccord car il ne l'a jamais exprimé! Il a mentionné l'étude sur la gratuité des transports. (...) La surprise, c'est la violence de ses propos." Elle convient qu'"au moins, le départ de Bruno Julliard aura clarifié les choses".
"Emmanuel Grégoire est quelqu'un de solide"
Anne Hidalgo fait également allusion aux ambitions personnelles de Bruno Julliard, 37 ans. Elle va jusqu'à faire un parallèle entre sa décision et l'élection d'Emmanuel Macron. "Après la présidentielle, je pense que beaucoup de gens de la génération de Bruno Julliard se sont dit: 'Wow, on peut être président à 39 ans. Que serai-je à 39 ans?' C'est un peu le 'si j'ai pas ma Rolex à 50 ans, j'ai raté ma vie.'"
Dans son interview, Anne Hidalgo vante enfin au journal les qualités de son remplaçant. "Emmanuel Grégoire est quelqu'un de solide. Il réfléchit beaucoup et est d'une grande loyauté. Je sais que je vais pouvoir compter sur lui dans la bagarre."