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Yaël Braun-Pivet assure ne pas avoir "évoqué la dissolution" avec Emmanuel Macron lors de leur entretien

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Tandis que certains politiques demandent une dissolution de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a échangé avec le président de la République ce mardi, affirme que le sujet n'a pas été abordé.

Reçue mardi 7 octobre après-midi à l'Élysée, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, affirme sur RTL que "non", son entretien avec Emmanuel Macron n'était pas le prélude d'une dissolution de l'Assemblée nationale, mais était bien destiné à trouver les "solutions et issues possibles" à la crise politique.

"Non, nous n'avons pas évoqué hier la dissolution avec le président de la République", assure-t-elle. "Ça fait partie des outils qui sont à sa main, après je pense que ça ne doit pas arriver (...) Elle ne résoudrait pas grand-chose".

"Nous nous sommes mis en mode action pour éviter que la France s'enfonce dans une crise qui serait néfaste pour tout le monde", avance Yaël Braun-Pivet.

Depuis la démission du Premier ministre lundi, le président Emmanuel Macron se retrouve dos au mur. Parmi les choix qui s'offrent à lui, une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale à l'instar du 9 juin 2024 qui avait débouché sur des élections législatives portant le Nouveau Front populaire en tête avec trois blocs sans majorité.

Mais convoquer les électeurs à nouveau aux urnes changerait-il vraiment la donne et permettrait-elle de dégager une majorité absolue? Rien n'est moins sûr. Selon Yaël Braun-Pivet, le risque d'une dissolution serait que "l'Assemblée nationale qui sorte des urnes soit aussi divisée et fracturée que celle que nous avons aujourd'hui".

Plusieurs sondages publiés cet été avancent que les députés du Rassemblement national reviendraient plus nombreux à l'Assemblée, sans cependant atteindre la barre des 289 députés. Le camp présidentiel pourrait de son côté en ressortir affaibli après avoir déjà divisé par deux son nombre d'élus à l'été 2024.

"Il faut gouverner autrement"

"Oui, c'est vrai, parfois c'est le bordel à l'Assemblée nationale, mais elle travaille (...) Nous avons voté plus de 30 textes à l'unanimité de LFI au RN", argumente l'élue macroniste.

Contre la dissolution, la présidente de l’Assemblée nationale interpelle sur l'"incapacité" des partis politiques "à tirer les conséquences d'une évolution de notre vie politique".

"Il faut gouverner autrement. C'est un message à Emmanuel Macron, à l'exécutif et d'une façon générale aux différentes Premiers ministres et ministres. Il faut tenir compte de l'Assemblée nationale telle qu'elle aujourd'hui dans sa variété de composition", insiste Yaël Braun-Pivet.

"Il faut concerter, consulter et co-construire avec Assemblée et les parlementaires, et arrêter d'être dans la verticalité et d'imposer les choses", conclut la présidente de l’Assemblée nationale.

Orlane Edouard