Une cinquantaine de députés LaREM appellent à légaliser la PMA pour toutes

Manifestation en faveur de la PMA - LIONEL BONAVENTURE / AFP
"La PMA pour toutes, un acte d'égalité". C'est le nom de la tribune signée par une cinquantaine de députés de la majorité et publiée mardi par Libération. Les élus LaREM appellent à légaliser la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes les femmes, donc à l'ouvrir aux célibataires et aux lesbiennes, lesquelles n'y ont actuellement pas accès. Dans ce texte, les signataires rappellent qu'il s'agit d'"un engagement de campagne d'Emmanuel Macron".
Parmi les signataires figurent des proches du chef de l'État, comme Guillaume Chiche, Sacha Houlié, Hugues Renson ou Aurélien Taché, mais aussi des représentants de l'aile gauche du parti, comme Matthieu Orphelin, Brigitte Bourguignon ou encore Laetitia Avia.
"Nous refusons que la PMA soit instrumentalisée comme l'a été la loi autorisant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe il y a cinq ans" car "il s'agit d'un engagement de campagne du président de la République et nous avons été élus pour faire en sorte qu'il soit tenu", écrivent-ils.
"Près de six Français sur dix se déclarent favorables à l'extension de la PMA aux couples de femmes hétérosexuels ou lesbiens ainsi qu'aux femmes seules. L'extension à toutes de la PMA n'enlèvera aucun droit à personne. Il n'y a pas de modèle unique qui représenterait la famille", poursuivent les députés.
"Synonyme de progrès social et d'égalité"
Soulignant "la frustration, la souffrance, la colère, l'injustice qu'une femme peut ressentir lorsque son corps ne l'autorise pas à devenir mère", ils disent vouloir "permettre à chacune et chacun de vivre sa vie de parent comme il l'entend" et "reconnaître à égalité de droit et de dignité les différentes façons de le devenir".
Les élus rappellent qu'actuellement, parmi les femmes célibataires et les couples lesbiens, seules les plus fortunées peuvent recourir à une PMA à l'étranger, "pour 30.000 euros environ". "Nous sommes convaincus que cette réforme synonyme de progrès social et d'égalité est indispensable", concluent-ils.
Le CCNE doit rendre début juin son rapport de synthèse à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), après trois mois de consultation, avant un projet de loi bioéthique prévu à l'automne.
Déclarations contradictoires
Pendant sa campagne, Emmanuel Macron s'était dit favorable à l'ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules. En septembre 2017, Marlène Schiappa avait annoncé sur BFMTV qu'elle serait ouverte à toutes "dès 2018". Mais un mois plus tard, le chef de l'Etat avait rétropédalé, insisté sur la nécessité d'un "débat apaisé", alors que le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) s'était prononcé pour l'ouverture de la PMA en juin 2017.
Depuis, les ministres enchaînent les déclarations contradictoires. Cette prise de parole des députés intervient quelques jours seulement après le passage d'Agnès Buzyn sur France Inter, lors duquel la ministre de la Santé s'est montrée très prudente sur le sujet.
"La PMA pour toutes les femmes était dans le programme présidentiel, il n’y a pas de raisons que l’on n’ouvre pas ce débat sauf si effectivement les trois rapports étaient violemment contre et ces trois rapports font vraiment état des débats citoyens qui ont eu lieu", a-t-elle déclaré, expliquant que le gouvernement attendait "trois rapports", du CCNE, du conseil d’État et de l’office parlementaire des choix scientifiques et techniques.