"Un gage de confiance": des députés veulent rendre les déclarations de conflits d'intérêts obligatoires pour les journalistes

Un kiosque à journaux à Paris, en 2023 - JOEL SAGET
Une façon de répondre à la défiance envers les journalistes. La députée Ensemble pour la République Violette Spillebout et le député Horizons Jérémie Patrier-Leitus veulent déposer une proposition de loi sur la protection de la presse et de l'information imposant de nouvelles obligations aux journalistes et destinée à mieux les protéger. Dans cette future loi pourrait figurer l'obligation de déclaration préventive de conflits d'intérêts, indiquent-ils à La Tribune Dimanche, ce dimanche 13 octobre.
"Cette déclaration mentionnerait les liens d'intérêts que le journaliste a eus pendant les cinq ans précédant sa prise de fonction avec des entreprises ou des organismes dont les activités entrent dans le champ de son média. Cette déclaration serait rendue publique, par exemple sur le site du média employeur", explique Violette Spillebout.
Pour les élus, cette transparence vise à "répondre à la défiance que les Français ont à l'égard de l'information et des journalistes".
"Il ne s'agit pas de jeter l'opprobre sur ces derniers, mais de donner un gage de confiance supplémentaire en appliquant ce qui se fait déjà pour les responsables politiques ou les présidents d'établissements publics", assure la députée macroniste.
"Davantage protéger les journalistes"
"Il y a aujourd'hui une crise majeure de l'information et il faut davantage protéger les journalistes", estime Violette Spillebout.
Elle appelle ainsi à "sanctionner les entreprises qui n'ont pas adopté de charte ou ne la respectent pas en suspendant les aides à la presse, directes ou indirectes, dont elles bénéficient".
D'autres mesures de protection des journalistes sont évoquées, comme en inscrivant les violences contre les journalistes comme "circonstance aggravante" dans le Code pénal et en restreignant la levée du secret des sources.
Instaurer "un centre national de l'information"
En outre, les députés suggèrent que "la rédaction et le comité d'éthique (soient) associés en cas de changement de direction de la rédaction". Objectif, "protéger les journalistes" tout en "respectant la liberté de l'actionnaire".
Jérémie Patrier-Leitus dit également souhaiter que "les journalistes soient obligatoirement représentés au sein des conseils d'administration de toutes les entreprises de presse".
Les députés souhaitent encore créer un "centre national de l'information" destiné à "un rôle central d'observation du secteur" et inspiré du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) existant pour le 7e art.