BFMTV
Parlement

"Tu n'es pas encore ministre Éric": quand Coquerel monte à la tribune à la place du ministre de l'Économie

placeholder video
En pleine ouverture des débats sur le budget 2025, le président de la commission des Finances a essayé de prendre la parole à la place de Laurent Saint-Martin, en charge de l'Économie dans le gouvernement Barnier. "J'ai cru que nous avions un gouvernement de coalition", a plaisanté le locataire de Bercy.

Comme un air de légèreté avant des débats sous très haute tension. Quelques minutes à peine après l'ouverture de l'examen du budget 2025 à l'Assemblée nationale, le président de la commission des Finances, Éric Coquerel (LFI), s'est approché de la tribune pour monter défendre son point. Ce n'était pourtant pas lui qui était appelé à prendre la parole mais Laurent Saint-Martin, le ministre de l'Économie.

"Tu n'es pas encore ministre du Budget et des comptes publics Éric", lance alors Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale dans un grand éclat de rire.

"J'ai cru que nous avions un gouvernement de coalition"

Au micro, Laurent Saint-Martin a rebondi sur la situation "J'ai cru que nous avions ce gouvernement de coalition", réagit tout sourire le locataire de Bercy.

Ces quelques secondes d'échanges sous le sceau de la détente ne sont cependant guère à l'image des derniers jours. La gauche, en position de force en commission des Finances, a largement remanié le budget 2025.

Taxe sur les superprofits qui permettrait de générer 15 milliards sur les "profiteurs de crise", prélèvement exceptionnel sur le transport maritime, impôts sur les rachats d'actions... Autant de mesures NFP-compatibles qui ont agacé Michel Barnier.

"Nous préférons prendre dans les poches de quelques-uns"

"L'effort dont chacun doit prendre sa part ne peut pas se transformer en 'concours Lépine' fiscal", a en effet répliqué le Premier ministre dans les colonnes du JDD.

Réponse d'Éric Coquerel à la tribune de l'Assemblée : "nous préférons prendre dans les poches pleines de quelques-uns que dans celles de la grande majorité des Français".

"Pourquoi le taux d'effort fiscal (des plus riches) devrait-il être inférieur à celui de la première tranche de l'impôt sur le revenu ?", s'est encore demandé le patron de la commission des Finances.

La première tranche de l'impôt sur le revenu correspond aux Français qui gagnent entre 11.295 euros et 28.797 euros pour une personne seule avec un taux d'imposition de 11%.

Si les 10% des Français les plus riches s'acquittent d'un impôt sur le revenu largement supérieur, le taux d'imposition effective est bien régressif pour les 0,1% les plus aisés. Les débats en hémicycle sur le projet de loi de finances se poursuivent ce mardi après-midi avec le spectre de multiples 49.3 à venir dans les prochaines semaines.

Marie-Pierre Bourgeois