Budget 2025: Marine Le Pen reproche au gouvernement de faire "le choix paresseux du rabot"

L'ESSENTIEL
- La partie "recettes" du budget de l'État est examinée en séance publique à l'Assemblée nationale depuis ce lundi. Le texte prévoit 60 milliards d'économies, dont les deux tiers sont basés sur une baisse des dépenses. Lire l'article
- Dans son propos introductif, le ministre de l'Économie Antoine Armand a plaidé pour un budget devant permettre de ramener le déficit public à 5% du PIB en 2025, réfutant toute "austérité".
- Les Insoumis, qui avaient prévu de défendre une motion de rejet à l'entame des débats, y ont finalement renoncé, afin d'accélérer l'examen du projet de loi. Lire l'article
L'examen du projet de loi de finances se poursuit à l'Assemblée nationale
Les députés ont poursuivi l'examen des milliers d'amendements sur le projet de loi de finances, à l'Assemblée nationale. La partie "recettes" du budget de l'État est examiné. Celui-ci prévoit 60 milliards d'économies, dont les deux tiers sont basés sur une baisse des dépenses.
En commission des Affaires sociales, les députés macroniste, des Républicains et du Rassemblement national se sont prononcés contre un article clé sur les cotisations patronales. Ce texte prévoyait une économie de quatre milliards d'euros.
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La commission des Affaires sociales se prononce contre un article clé sur les cotisations patronales
Les députés de la commission des Affaires sociales, notamment ceux des groupes macroniste, des Républicains et du Rassemblement National, se sont prononcés contre une mesure phare du budget de la Sécurité sociale du gouvernement. Cet article devait refondre les exonérations patronales afin de générer au moins quatre milliards d'économies. Ce vote devra être renouvelé à l'Assemblée nationale, où les députés repartiront du texte initial du gouvernement.
L'article prévoit de limiter et répartir différemment les allègements de cotisations patronales, aujourd'hui fortement concentrés au niveau du Smic, dans l'espoir d'obtenir des recettes et inciter aux augmentations de salaires. Les députés hostiles alertent contre une hausse du coût du travail et une "menace" pour l'emploi.
Le gouvernement vise "au moins" six milliards d'euros d'économies supplémentaires en 2024
Le gouvernement vise "au moins" six milliards d'euros d'économies supplémentaires en 2024, via l'annulation de crédits non consommés, a indiqué mardi le ministre du Budget Laurent Saint-Martin devant les députés.
Sur les plus de 16 milliards gelés en juillet par le précédent gouvernement, "il y en a 12 qui ne seront pas consommés" et "ce que l'on vise, c'est (...) qu'au moins la moitié de ces crédits non consommés puissent bien être annulés", a déclaré le ministre lors de l'examen du projet de budget pour 2025 à l'Assemblée nationale.
Une autre partie de ces crédits devra être "reportée" en 2025, notamment ceux issus du plan de relance, en partie financé par des fonds européens, a dit Laurent Saint-Martin. Cette annulation d'au moins six milliards "nous permettrait d'avoir le freinage le plus fort possible dès cette fin d'année 2024", a observé le ministre, alors que 10 milliards d'euros de crédits avaient déjà été annulés en février.
Antoine Armand assure que le Budget 2025 "n'est pas austéritaire"
Alors que la gauche estime que les 40 milliards de baisses de dépenses publiques voulues dans Budget 2025 auront une conséquence négative sur la croissance, le Ministre de l'Economie a réfuté cet argument en Séance publique à l'Assemblée nationale.
"Je ne crois pas que la dépense publique crée la croissance, a exposé Antoine Armand. Si c'était cela la question nous ne serions pas à 1,1% de croissance avec une dépense publique parmi les plus élevées de l'Union européenne." Et d'ajouter: "ce budget n'est pas austéritaire".
Marine Le Pen reproche au gouvernement de faire "le choix paresseux du rabot et de l'impôt"
En Séance publique à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen a reproché au gouvernement de faire "le choix paresseux du rabot et de l'impôt" dans son Budget 2025.
"Le Budget que vous présentez cet après-midi ne résoudra aucune crise", a renchéri la présidente du groupe Rassemblement national, estimant que le gouvernement n'avait eu de "cesse de saboter ce Budget en refusant tout dialogue".
Marine Le Pen a assuré que le RN serait un interlocuteur "prêt a participer à l'effort", exigeant cependant de "faire respecter" certaines "lignes rouges" comme le fait "de dégraisser l'Etat" ou de "lutter contre la fraude".
Le FMI juge nécessaire un "effort significatif" de la France "dès l'année prochaine"
Un "effort significatif" de consolidation budgétaire est nécessaire en France "dès l'année prochaine", a estimé mardi auprès de l'AFP le chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), Pierre-Olivier Gourinchas, pour qui la trajectoire budgétaire actuelle n'est "pas souhaitable".
"La trajectoire budgétaire n'est pas souhaitable, d'autant plus que les raisons qui font que l'on peut avoir des dépenses très élevées, lorsque l'on fait face à une situation de crise, ne sont plus là", a expliqué Pierre-Olivier Gourinchas Gourinchas.
Le déficit public de la France s'est creusé cette année, malgré la fin du "quoi qu'il en coûte" mis en place avec la pandémie de Covid-19 et des mesures de soutien lancées après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, début 2022, et a beaucoup dérapé par rapport aux prévisions.
Les dépenses favorables à l'environnement devront atteindre 42,6 milliards d'euros en 2025
Le projet de loi de finances 2025 prévoit un montant "inédit" des dépenses de l'Etat dites "favorables" à l'environnement, a déclaré le ministère de l'Economie lors de la présentation mardi de son "budget vert". Ces dépenses atteindront l'an prochain un montant de 42,6 milliards d'euros, a précisé Bercy, contre 40,5 milliards en 2024.
Ce "budget vert", annexé au projet de loi de finances (PLF) depuis 2021, évalue l'ensemble des 575,5 milliards d'euros de dépenses budgétaires et fiscales inscrits dans le PLF 2025 et les classe "favorables", "neutres", "mixtes" ou "défavorables" en fonction de leur impact sur la planète.
En 2024, les dépenses défavorables à l'environnement atteignent 9,6 milliards d'euros, contre une prévision à 8,1 milliards d'euros pour 2025, selon le ministère de l'Economie.
Dérapage budgétaire: l'ex-ministre des Comptes publics assure avoir toujours agi en "toute transparence"
L'ancien ministre des Comptes publics Thomas Cazenave dément avoir dissimulé des éléments, évoquant des erreurs de prévisions, alors que la Commission des finances de l'Assemblée nationale va se transformer en commission d'enquête pour déterminer les raisons du dérapage budgétaire.
"On a transmis tous les documents dans la plus grande transparence", a-t-il assuré sur LCI.
Le député Ensemble pour la République (ex-Renaissance) dit se tenir "à la disposition des parlementaires pour expliquer" les raisons de ce dérapage budgétaire, et de l'écart entre les prévisions et la réalité des recettes.
Eric Coquerel garantit "un budget transformé si nous allons au vote"
Lors de la conférence de presse du groupe de députés de La France Insoumise, le président de la commission des finances a dressé "un bilan très positif" de l'examen du projet de loi de finances. "Nous voulions montrer qu'il était possible de faire un budget NFP-compatible", explique-t-il, citant l'exemple de la suppression de la hausse de la taxe sur l'électricité.
"Notre intention est d'aller au vote car nous savons que si nous y allons, nous voterons un budget totalement transformé."
Manuel Bompard dénonce "une forme de bricolage" sur la revalorisation des retraites
Le député LFI-NFP des Bouches-du-Rhône a également évoqué le report de la revalorisation des retraites au 1er juillet (au lieu du 1er janvier). "Les études faites sur le sujet montrent que c'est en moyenne 300 euros en moins pour les retraités, indique-t-il. Cette mesure est inacceptable quand vous avez aujourd'hui en France deux millions de retraités qui vivent sous le seuil de pauvreté."
Face à la levée de bouclier suscitée par cette mesure, le gouvernement envisage d'épargner les plus petites pensions. "Le gouvernement dit qu'il va mettre un seuil et je préfère que les retraités pauvres ne soient pas impactés par cette mesure mais c'est une forme de bricolage, déplore-t-il. La répartition des richesses entre ceux qui gagnent beaucoup et ceux qui gagnent peu doit se faire par un outil qui s'appelle 'l'impôt sur le revenu'."
"Si vous voulez organiser le partage parce que l'impôt sur le revenu n'est pas suffisamment progressif, vous ajoutez des tranches et faites en sorte de lisser."
Manuel Bompard assure qu'"un autre budget est possible"
Invité sur le plateau de BFMTV, le coordinateur de "La France Insoumise" est revenu sur le récent examen du budget 2025 en commission des finances à l'Assemblée nationale. "Nous avons fait la démonstration la semaine dernière qu'il y avait un autre budget possible", souligne-t-il.
"Michel Barnier cherche 60 milliards d'euros d'économies, nous lui avons proposé par un certain nombre d'amendements 60 milliards d'euros de recettes nouvelles."
"Si ces nouvelles recettes étaient créées, il n'y aurait pas besoin de venir couper dans les dépenses d'un certain nombre de ministères ou de s'en prendre à l'ensemble des Français et des Françaises en augmentant la taxe sur l'électricité ou en reportant la revalorisation automatique des pensions de retraites."
"On part carrément en vrille": le patron du Medef alerte sur l'abrogation de la réforme des retraites
"Ce sera terrible". Patrick Martin, patron du Medef, s'inquiète d'une potentielle abrogation de la réforme des retraites sur BFMTV-RMC, alors que le RN va présenter une proposition de loi sur le sujet jeudi prochain à l'Assemblée.
"Il faut que dans ce pays on travaille plus. Et il y a beaucoup de seniors qui souhaitent travailler d'ailleurs", déclare-t-il. Avant de mettre en garde:
"Si on abroge cette réforme des retraites, on part en vrille, alors que la conjoncture économique est déjà très fragile."
La gauche a également proposé l'abrogation de la réforme des retraites, en commission ce lundi, lors de l'examen du budget de la Sécurité sociale. Sans succès, le RN s'opposant à elle sur la méthode.
Le Medef alerte sur des potentielles destructions d'emplois
Un "risque de destructions d'emplois par centaines de milliers" dans "l'économie sociale et solidaire". C'est ce que souligne Patrick Martin, patron du Medef, sur BFMTV-RMC, parlant de "186.000" postes menacés.
Il met en garde contre la baisse des allégements de charges patronales, prévues par le gouvernement dans le projet de budget, appelant à "aller chercher d'autres économies" et à "sanctuariser l'emploi".
Antoine Armand dit respecter "tous les élus de la nation"
Recadré par Michel Barnier pour avoir exclu le RN de "l'arc républicain", Antoine Armand est rentré dans le rang vis-à-vis de l'extrême droite.
"J'ai été député, rapporteur d'une commission d'enquête dans laquelle j'ai travaillé avec toutes les forces politiques parce que je respecte tous les électeurs et tous les élus de la nation", déclare-t-il sur TF1, assurant encore:
"Nous écoutons, nous travaillons avec toutes celles et ceux qui sont représentés à l'Assemblée, au Sénat."
Armand estime que les casinos en ligne doivent être "fermés, régulés ou mis à contribution"
Alors que le gouvernement envisage d'autoriser les casinos en ligne, Antoine Armand revient sur ce point depuis le plateau de TF1.
"Ceux qui existent, qui pratiquent parfois illégalement, doivent être fermés, régulés ou mis à contribution. C'est cela qui est important", dit le ministre de l'Économie. "Il n'est pas question que des gens pratiquent des activités sans contribuer à l'effort national."
Patrick Martin invité de BFMTV et RMC
Patrick Martin, président du Mouvement des entreprises de France (Medef), est l'invité du "Face-à-face" présenté par Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC ce mardi 22 octobre.
Le gouvernement envisage d'autoriser les casinos en ligne, inquiétude des associations et des casinos
Le gouvernement a déposé ce week-end un amendement prévoyant d'autoriser les casinos en ligne dans le cadre du projet de budget 2025 dont l'examen s'ouvre lundi à l'Assemblée nationale.
Réclamée depuis plusieurs années par les opérateurs de jeux en ligne, la légalisation des casinos en ligne en France est en revanche décriée par les établissements physiques, qui plaident pour que ce marché leur soit réservé.
"Selon nos calculs, l'ouverture à la concurrence du casino en ligne entraînera une baisse du produit brut des jeux des casinos terrestres de l'ordre de 20 à 30%, et la fermeture de 30% des établissements", a alerté Grégory Rabuel, président du syndicat du secteur Casinos de France et directeur général du groupe Barrière, dans un entretien aux Echos publié lundi.
L'Association Addictions France a appelé sur X les députés "à s'opposer à cette autorisation", soulignant "les casinos en ligne font augmenter les risques d'addictions, surtout chez les plus vulnérables", soit "les jeunes et les personnes précaires."
Députés RN et LFI s'opposent en commission sur la méthode pour abroger la réforme des retraites
L'examen du budget de la Sécurité sociale en commission a donné lieu lundi à de premières passes d'armes, les députés, notamment du RN, rejetant plusieurs amendements de la gauche qui visaient à marquer une première étape vers l'abrogation de la réforme des retraites de 2023.
Le 49.3, une "protection"?
Concernant l'examen du budget, "nous faisons le pari de laisser la discussion se dérouler" à l'Assemblée nationale, a indiqué le Premier ministre Michel Barnier ce week-end. Mais jusqu'à quand cette position est-elle valable?
Dans une interview au journal Sud-Ouest, lundi, la ministre des Relations avec le Parlement, Nathalie Delattre, a estimé que "si on arrive à un texte que le socle commun ne peut pas voter, le 49.3 serait une protection".
Le texte permet au gouvernement d'adopter un texte sans vote des députés.
Le gouvernement Barnier mis à l'épreuve
Le démarrage de ces discussions budgétaires lance pour de bon les semaines les plus importantes du jeune gouvernement du Premier ministre Michel Barnier, soutenu par une fragile majorité Les Républicains-macronie et toujours sous la menace d'une censure du Rassemblement national.
La gauche veut parvenir à un texte "NFP-compatible", tandis que le groupe RN veut lui aussi décrocher des victoires, comme la suppression d'une hausse des taxes sur l'électricité, alors que le gouvernement envisage de la remonter "au-delà" de 32 euros par mégawattheure.
Une perspective combattue également par des députés LR et le groupe Ensemble pour la République (ex-Renaissance) qui proposera de retrouver la barre des 32 euros.
Le gouvernement devra aussi gérer d'autres velléités dans son camp, entre des députés de l'aile droite de Renaissance qui veulent supprimer sa surtaxe sur les grandes entreprises, et ceux du MoDem qui souhaitent pérenniser celle sur les hauts revenus.
La bataille du budget a commencé à l'Assemblée nationale
Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans ce live consacré à l'actualité politique de ce mardi 22 octobre. Nous évoquerons essentiellement la partie "recettes" du budget de l'État, dont les députés ont débuté l'examen lundi. La suite de l'examen est prévu à 17h ce mardi. Avant cela, le gouvernement répondra aux questions des députés, dont Marine Le Pen, à partir de 15h.