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"Tous les Français devraient porter la kippa aujourd'hui", selon le député Goasguen

Les députés Claude Goasguen et Meyer Habib arboraient mercredi après-midi une kippa sur la tête dans les couloirs de l'Assemblée nationale, en guise de solidarité après l'agression antisémite à Marseille.

Les députés Goasguen et Habib ont décidé de frapper les esprits en arborant mercredi une kippa dans la salle des 4 colonnes à l'Assemblée nationale. "Je ne suis pas juif, je suis totalement solidaire de ce qui s'est passé à Marseille, a expliqué le député Les républicains Claude Goasguen qui va même jusqu'à lancer un appel.

"Tous les Français devraient porter la kippa aujourd'hui", selon le maire du XVIème arrondissement de Paris qui est aussi président du groupe d'amitié France-Israël.

Pour son collègue centriste, Meyer Habib, c'est ça la laïcité: "pouvoir pratiquer ou ne pas pratiquer, de pouvoir porter une croix, un léger foulard, une kippa en toute sécurité".

"Partout dans le monde, partout où il y a de l'extrémisme, de la haine, elle doit être condamnée. C'est la même haine que les gens qui tuent à Jérusalem, à Ankara, à Paris, en Syrie. Il doit y avoir un réveil total", estime le député de la 8ème circonscription des Français de l'étranger. 

Meyer Habib a la double nationalité française et israélienne et est vice-président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

Les élus ont en revanche enlevé la kippa avant d'entrer dans l'hémicyle. Le règlement de l'Assemblée n'interdit pas formellement aux députés le port de signes distinctifs religieux, mais ils ne doivent pas troubler l'ordre de la séance.

Le débat a glissé de la communauté juive à la classe politique

La classe politique s'est emparée du débat engagé dans la communauté juive sur le port de la kippa après l'agression antisémite de Marseille, nombre de responsables appelant mercredi à ne pas céder à la peur et le gouvernement revendiquant sa "responsabilité d'assurer la protection" des citoyens.

Le président du Consistoire israélite de Marseille, Zvi Ammar, a suscité un vif débat dans la communauté juive en préconisant mardi l'abandon du port de la kippa dans les rues de sa ville "jusqu'à des jours meilleurs", au lendemain de l'agression à la machette d'un enseignant juif qui la portait.

"Les Juifs continueront donc à porter la kippa sur la tête et à être fiers de leur identité", assurait au contraire mardi soir sur BFMTV Joël Mergui, président du Consistoire israélite de France.

"Nous ne devons céder à rien, nous continuerons à porter la kippa", a renchéri le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui a appelé les supporters de l'OM à porter un couvre-chef lors du prochain match des Marseillais au Vélodrome en signe de solidarité.

"Si on baisse les bras, si on baisse la tête, si les juifs à Marseille renoncent à porter leur kippa, la France ne sera plus vraiment la France", a réagi à son tour Xavier Bertrand sur BFMTV et RMC.

"Comme tout citoyen français, les juifs de France doivent se sentir en sécurité" et doivent "bien entendu" pouvoir porter la kippa dans la rue, avait estimé la veille la garde des Sceaux, Christiane Taubira.