Retraites: des dizaines de députés sanctionnés après avoir brandi des panneaux pendant le 49.3

Les députés de la Nupes à l'Assemblée nationale le 15 mars 2023 - Ludovic Marin/AFP
Après les chants pour "accueillir" Élisabeth Borne avant le 49.3, la sanction. Le bureau de l'Assemblée nationale a décidé ce mercredi matin d'infliger un rappel à l'ordre les députés qui avaient entonné la Marseillaise et brandi des panneaux indiquant "64 ans, c'est non", d'après des informations du Figaro confirmées par BFMTV.com.
"Une scène tumultueuse"
Le motif invoqué par le bureau qui a voté à l'unanimité cette sanction - à l'exception de La France insoumise qui a voté contre et des écologistes et des socialistes qui n'étaient pas présent - renvoie à l'article 70 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale.
"Nous avons sanctionné sur le motif d'une scène tumultueuse", explique la vice-présidente de l'Assemblée nationale Élodie Jacquier-Laforge.
L'arrivée d'Élisabeth Borne pour annoncer l'adoption de la réforme des retraites sans vote avait été particulièrement houleuse le 15 mars dernier, contraignant Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale à suspendre la séance.
Des députés également sanctionnés pour port de micro
Le nom des députés sanctionnés sera publié dans les prochains jours, après analyse des images de la séance par les services de l'Assemblée nationale. Parmi ceux-ci, on devrait compter l'immense majorité des députés LFI.
Les insoumis ont dénoncé dans un communiqué de presse "un nouvel acte d'autoritarisme d'une pouvoir politique bunkérisé, incapable de comprendre que la contestation populaire et parlementaire sur le sujet ne s'arrêtera pas sans retrait de la réforme".
Le bureau de l'Assemblée nationale va également sanctionner des députés qui sont rentrés dans l'hémicycle avec un micro miniature pour un reportage de France 2 sur la réforme des retraites. Parmi ceux-ci, on compte notamment les députés Aurélien Pradié (LR), Arthur Delaporte (PS) et Marie-Charlotte Garin (EELV).
Le rappel à l'ordre a cependant tout d'un simple symbole et ne correspond qu'à la plus légère sanction possible. Ces derniers mois, Thomas Portes (LFI) qui avait posé son pied sur un ballon de football à l'effigie d'Olivier Dussopt et Grégoire de Fournas (RN) qui avait lancé "qu'il retourne en Afrique" lors d'une question sur le sort d'un bateau de migrants ont écopé de la sanction maximale.
Les deux députés ont vu leur indemnité parlementaire baisser de moitié pendant deux mois - soit une amputation de 3746 euros par mois sur un total de 7493 euros - et l'interdiction de paraître dans les murs de l'Assemblée pendant 15 jours de séance.