Réforme des retraites: la Nupes accusée de ralentir le rythme les débats à l'Assemblée nationale

La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, le 30 janvier 2023. - BFMTV
La stratégie de la Nupes se retourne-t-elle contre... la Nupes? Depuis le coup d'envoi des débats en Commission à l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites, les députés de gauche déplorent le calendrier très restreint pour examiner le texte. D'ici mercredi soir, 20 articles et plus de 7000 amendements, majoritairement issus de la Nupes, doivent être débattus et votés.
D'où l'intervention ce lundi du socialiste Arthur Delaporte, qui demande l'ouverture de deux jours de débats supplémentaires: jeudi et vendredi. Une requête qui n'a pas encore été approuvée par Fadila Khattabi, députée Renaissance et présidente de la Commission des Affaires sociales.
"Il faut qu'on fasse 250 amendements à l'heure"
Surtout que les députés ne siégeront pas toute la journée ces mardi et mercredi. Selon l'agenda de l'Assemblée nationale, la commission sera ouverte pendant un peu plus de 16 heures ces deux prochains jours.
Et même si quelques heures supplémentaires sont accordées, le rythme sera effréné. "Si je divise 5000 par 20 heures, il faut qu'on fasse 250 amendements à l'heure", a déploré lundi soir le député Charles de Courson (LIOT). "Tout est fait pour qu'on n'attaque pas l'article 7", a-t-il lancé.
"Retirez vos amendements, qu'on avance!"
L'article 7 du projet de loi porte sur l'âge légal de départ à la retraite. Il comporte donc la mesure phare du texte du gouvernement.
Il a été rejoint par la RN Laure Lavalette, qui a demandé à la Nupes de "retirer [ses] amendements" sur l'index sénior. Ce dispositif, qui "ne sert à rien" selon l'élue d'extrême droite, a occupé les parlementaires toute la soirée.
"Retirez vos amendements, qu'on avance! Les Français méritent qu'on ait un débat un peu plus éclairé et qu'on arrive à l'article 7. En tout cas vous aurez tout fait pour que nous n'y arrivons pas", a déploré Laure Lavalette.
Encore 4700 amendements à étudier
Ce lundi minuit, lors de la levée de la séance, il restait, selon le site de l'Assemblée nationale, plus de 4700 amendements à examiner.
Les délais resserrés sont imposés par le vecteur choisi par l'exécutif, un projet de budget rectificatif de la Sécurité sociale, qui limite à cinquante jours au total les débats au Parlement.
Quoiqu'il arrive en commission, le texte sera débattu dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale à partir du lundi 6 février et jusqu'au vendredi 17, minuit. L'article 7 sera-t-il examiné? Tout dépendra du nombre d'amendements déposés.