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Procès des auteurs de "La Frondeuse" : Taubira justifie l'intervention de Hollande

Christiane Taubira

Christiane Taubira - -

Les députés UMP ont réclamé la démission de Christiane Taubira après que la ministre de la Justice a expliqué que François Hollande "personne privée" était "fondé à intervenir auprès de la justice", dans un procès en diffamation intenté par sa compagne.

Incident mardi à l'Assemblée nationale, lors de la traditionnelle séance des questions au gouvernement. Les députés UMP, déchaînés, ont réclamé la démission de Christiane Taubira après que la ministre de la Justice a justifié l'intervention du président de la République François Hollande dans le procès intenté par Valérie Trierweiler contre les auteurs de La Frondeuse, une des biographies de la compagne du chef de l'État.

"Démission, démission !" ont hurlé les députés UMP, alors que la garde des Sceaux, interrogée par le député UMP de l'Ain Etienne Blanc, expliquait que François Hollande, "personne privée", était "tout à fait fondé" à donner sa version dans le procès intenté par sa compagne.

Hollande fondé à communiquer à la Justice

"François Hollande est mis en cause dans un ouvrage qui fait l'objet d'une procédure judiciaire", a déclaré Christiane Taubira. "François Hollande, personne privée, est tout à fait fondé à communiquer à la justice sa version, que le juge prendra en compte ou non, et que les parties interprèteront à leur façon", a-t-elle poursuivi. "Tout cela se tiendra en audience publique, vous en jugerez en temps utile, patientez simplement quelque peu", a ajouté la ministre.

>> Hollande au secours de Trierweiler

Alix Bouilhaguet et Christophe Jakubyszyn comparaissaient en justice lundi à la suite d'une plainte de la compagne du chef de l'État pour "diffamation et atteinte à la vie privée", après la publication dans la presse de passages de leur ouvrage évoquant des détails sur sa vie sentimentale passée. Valérie Trierweiler réclame 80.000 euros de dommages et intérêts aux auteurs.

>> Les auteurs d'une biographie de Trierweiler jugés lundi en diffamation

Dans un courrier dactylographié très court, sans en-tête, et qui sera produit au tribunal, François Hollande dénonce comme "pure affabulation" des passages du livre concernant "une prétendue lettre jamais écrite et donc jamais parvenue à son prétendu destinataire", écrit-il, avant de conclure, avec une formule en forme de mise en garde : "l'invention ne peut être un procédé dans un essai politique, sauf à être présenté comme un roman".

Séparation des pouvoirs

Dans ce procès, Manuel Valls est également intervenu auprès du juge. Dans une lettre, cette fois à en-tête du ministère de l'Intérieur, le ministre affirme que les propos qui lui sont prêtés dans le livre "sont souvent approximatifs, partiels et sortis de leur contexte", et que certains propos lui "sont attribués alors même qu'[il] ne les [a] pas tenus".

Manuel Valls évoque notamment le passage sur le tweet de soutien de Valérie Trierweiler à l'opposant politique de Ségolène Royal.

La défense, qui a crié à la violation de la séparation des pouvoirs, a eu connaissance dimanche de ces courriers, à la veille d'une brève audience au TGI. Le prochain rendez-vous judiciaire à été fixé au 28 janvier, lorsque le tribunal se prononcera sur des points de procédure soulevés par la défense, qui a demandé l'annulation de l'assignation des auteurs et éditeur de l'ouvrage.