Législatives: vers l’Assemblée la plus jeune et féminine de la Ve République

À seulement 24 ans, Carole Grandjean, Ludovic Pajot et Typhanie Degois (de gauche à droite) sont en passe de devenir députés - -
Jamais autant de femmes et de jeunes se sont retrouvés aux portes de l’Assemblée nationale. Avec 32% des voix exprimées ce dimanche, le mouvement d’Emmanuel Macron est bien parti pour renouveler l’Hémicycle. 126 députés sortants, particulièrement socialistes, ont été éjectés dès le premier tour des législatives par le raz-de-marée La République en marche. Si les résultats de ce dimanche se confirment, le taux de renouvellement de l’Assemblée nationale pourrait atteindre 84%.
Record de femmes au palais Bourbon
246 femmes sont arrivées en tête du premier tour des élections législatives, dont 207 pour la République en marche et 27 pour le Modem. Si elles confirment leur place lors du second tour, l’Assemblée nationale serait alors composée à 43% de femmes. Parité presque tenue.
Pour comparaison, le taux de féminisation était de 26% sous François Hollande (2012-2017, 14e législature), 20% sous Sarkozy (2007-2012, 13e législature), 13% sous le deuxième mandat de Chirac (2002-2007, 12e législature) et de 10% lors de son septennat initial (1995-2002, 11e législature).
La législature la plus jeune de la Ve République
Jusqu’à présent, le palais Bourbon accueillait peu de jeunes. Sous François Hollande, une seule et unique députée était vingtenaire: la frontiste Marion Maréchal Le Pen. Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, aucun député n’appartenait à cette tranche d’âge.
Les résultats du premier tour de l’élection législatives laissent penser que 24 personnalités de moins de 30 ans pourraient faire leur entrée sur les bancs de l’Assemblée nationale, dont 19 pour la République en marche. La moyenne d’âge de l’Hémicycle serait alors de 48 ans, contre 55 lors du scrutin de 2012.
Le cadet des candidats aux portes de l’Assemblée nationale est Ludovic Pajot, 24 ans, investi par le Front national, dans le Pas-de-Calais. 11 points le séparent de sa rivale de la République en marche, Laurence Deschanel (31.3% contre 20.5%).
Une Assemblée toujours aussi diplômée
La vague de renouveau ne permettra pas à des représentants de la classe populaire d’accéder au palais Bourbon. En effet, sur les 577 candidats en tête, une très grande majorité appartiennent à des classes aisées. Près d’un quart des leaders de la République en marche sont des cadres du privé. Une catégorie déjà très présente sous François Hollande: 127 députés élus étaient des anciens cadres d'entreprises.
Une seule étudiante est arrivée à ce stade: Typhanie Degois, âgée de 24 ans, candidate pour la République en marche en Savoie. Seuls 6 fonctionnaires de catégorie C, échelon le plus bas de la fonction publique, parviennent à la première place dans leur circonscription.
Le milieu rural est également peu représenté. 12 agriculteurs exploitants et un salarié agricole sont en passe de devenir députés. Ils étaient 15 dans la dernière législature sous François Hollande.
Le Cévipof pointe d'ailleurs le manque de renouvellement sociologique des candidats investis par En marche dans sa dernière étude.