Éric Ciotti estime que les LR membres du gouvernement Bayrou "seront emportés avec le macronisme"

"J'ai pris mes responsabilités". Un an après l'implosion des Républicains, son ancien président Éric Ciotti assume son "choix de rupture" avec le parti de droite. Le député des Alpes-Maritimes revient dans un livre, Je ne regrette rien, sur sa décision d'annoncer une alliance avec le Rassemblement national aux législatives de 2024.
Aujourd'hui, le président de l'Union des droites pour la République porte un regard très critique envers ses anciens collègues dont certains ont rejoint le "gouvernement d'intérimaires" de François Bayrou.
"Je regrette très sincèrement que mes anciens amis, ceux qui sont au gouvernement aujourd'hui, soient allés comme bouée de sauvetage du naufrage macroniste", déplore-t-il sur BFMTV. "Ils seront emportés avec le macronisme."
"La droite n'a pas été suffisamment de droite"
Celui qui "ne se voi(t) pas ministre de monsieur Bayrou, encore moins ministre de monsieur Macron" ne regrette pas de s'être associé à Marine Le Pen et Jordan Bardella pour les législatives anticipées, une alliance qui "a rompu des codes et est porteuse d'espoir".
Pour Éric Ciotti, ce choix résulte d'''occasion manquées" pour l'UMP puis LR. Après le "formidable espoir" que suscite, selon lui, l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, les échecs de 2012 et de 2017 viennent affaiblir sa famille politique.
"On s'est retrouvés confrontés au fait que ce parti est devenu, peut-être avec la création de l'UMP, une forme de parti centriste", estime-t-il, "pourquoi nous avons perdu en 2012? Parce que la droite n'a pas été suffisamment de droite, elle s'est laissée quelque part imposée une domination intellectuelle de gauche. "
"J'ai assisté, j'ai tenté, j'ai échoué à modifier cet engrenage du déclin", confie Éric Ciotti. "Nous étions trop faibles pour aller seuls aux élections législatives. Soit les patriotes s'unissaient, c'est ce que j'ai fait, soit il y avait une alliance avec les macronistes".
"C'est ce que monsieur Retailleau, monsieur Wauquiez, monsieur Larcher, madame Pécresse et monsieur Bertrand ont préféré faire, on verra qui a raison en 2027", lance-t-il.
Marine Le Pen et Jordan Bardella "aiment la France"
Affirmant n'avoir "pas changé de valeurs, ni d'idées", le député des Alpes-Maritimes se dit être "le satellite de personne" et revendique une alliance "sincère" avec "le premier parti de France".
"Il y a 11 millions d'électeurs qui sont en permanence méprisés, moi je considère que ces électeurs sont majoritaires dans le pays", déclare-t-il encore sur notre antenne avant de louer ses alliés d'extrême droite, Marine Le Pen et le président du RN Jordan Bardella.
"Les deux aiment la France plus que les petits arrangements de partis", affirme enfin Éric Ciotti pour qui la vraie alternance "sera en 2027, c'est là que tout se jouera".