Enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla: le rappel à l'ordre de Macron à Larcher

Gérard Larcher et Emmanuel Macron au Palais de l'Elysée en novembre 2017 - Ian LANGSDON / POOL / AFP
A l'aube de la reprise de l'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla, Emmanuel Macron a remis en place Gérard Larcher quant à la tournure que prenait l'enquête des sages, selon une information de L'Obs confirmée par RTL. Le chef de l'État aurait passé un coup de fil au président (LR) du Sénat mardi soir, au terme d'une journée marquée par les atermoiements d'Alexandre Benalla.
Après avoir dans un premier temps refusé de répondre à sa convocation, l'ancien chargé de mission d'Emmanuel Macron, mis en examen pour des violences, a fait volte-face et accepté de comparaître, "contraint", le 19 septembre prochain. Non sans égratigner, au passage, les sénateurs, des "soi-disant sages qui ne respectent pas la démocratie" ainsi que Philippe Bas, le président (LR) de la commission, selon lui un "petit marquis".
Appel à respecter la sacro-sainte séparation des pouvoirs
Revenant sur cet épisode, Emmanuel Macron a selon L'Obs "enjoint Larcher de garantir les équilibres institutionnels, estimant en substance que la commission sénatoriale, emmenée par Philippe Bas, s’en éloignait". Le président n'aurait, d'après RTL, particulièrement pas digéré une déclaration de Philippe Bas qui estimait que "le Parlement contrôle l'exécutif".
Les propos du chef de l'Etat semblent aller dans le sens de ceux de la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, qui s'est inquiétée mercredi d'une "instrumentalisation politique" de l'affaire par un Sénat où l'opposition est largement majoritaire et qui chercherait par ce biais à atteindre le président.
"Bonne volonté"
Emmanuel Macron aurait aussi profité de ce coup de téléphone pour réaffirmer sa "bonne volonté" dans cette enquête, citant à l'appui la comparution de certains de ses proches collaborateurs devant le Sénat.
Convoqué ce mercredi, son chef de cabinet, François-Xavier Lauch, a d'ailleurs insisté dans sa déclaration liminaire sur "l'autorisation" que le président avait bien voulu lui donner. Et d'ajouter que ce dernier lui avait instamment demandé de "veiller au principe de séparation des pouvoirs".
"Le Sénat ira jusqu'au bout"