BFMTV
Parlement

Élisabeth Borne demande de ne pas utiliser la mort de Lola "à des fins politiciennes"

placeholder video
La Première ministre réagissait après une question de Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, qui l'interrogeait notamment sur la présence de personnes en situation irrégulière sur le territoire.

La mort de Lola continue de retentir sur les bancs du Parlement. Après l'Assemblée nationale ce mardi, Élisabeth Borne a été interpellée au Sénat sur le meurtre de l'adolescente de 12 ans retrouvée dans une malle à Paris vendredi soir. Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR, lui a notamment demandé si elle reconnaissait "une responsabilité de la part de l'État" dans ce drame.

Depuis plusieurs jours, la droite et l'extrême droite soulignent l'origine de la principale suspecte dans cette affaire, née en Algérie et qui était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français.

"Elle a été sauvagement agressée par une ressortissante algérienne qui n'aurait pas du être sur le sol français", a lancé Bruno Retailleau dans l'hémicycle.

"Ne pas utiliser la mort d'une enfant à des fins politiciennes"

"Je crois qu'en politique, quelles que soient les circonstances, nous devons toujours faire le choix de la dignité", a alors répondu la Première ministre.

"Je crois que la dignité nous commande de ne pas exploiter la douleur indicible d'une famille et de ne pas utiliser la mort d'une enfant à des fins politiciennes", a-t-elle poursuivi.

Bruno Retailleau a tenu des propos sévères à l'encontre du gouvernement, estimant que "depuis dimanche, des voix s'élèvent pour bâillonner le débat" alors que "l'essence même de la démocratie est le questionnement et le débat".

"Savez-vous ce qu'ont demandé les parents de Lola?"

"M. Retailleau, je crois profondément à l'indépendance judiciaire: laissons les enquêteurs travailler et la famille faire son deuil", a lancé Élisabeth Borne alors que le président du groupe LR au Sénat avait notamment affirmé que "le désordre migratoire peut tuer".

"Si cette Algérienne n'avait pas été sur le territoire, Lola serait toujours en vie", a scandé Bruno Retailleau, citant également un autre meurtre qui aurait été perpétué en France par une autre personne en situation irrégulière.

La Première ministre lui a ainsi à nouveau demandé de respecter la douleur de la famille. "Savez-vous ce qu'ont demandé les parents de Lola? Du respect, la paix pour la mémoire de Lola et qu'on les laisse faire leur deuil dans la dignité. Nous le leur devons", a-t-elle conclu.

Salomé Robles