Meurtre de Lola: vif échange entre Eric Dupond-Moretti et un député LR à l'Assemblée nationale

Éric Pauget, député LR des Alpes-Maritimes, a mis en cause le gouvernement ce mardi à l'Assemblée nationale, dans le meurtre de la jeune Lola. "La colère n'a pu me dissuader" de poser cette question, a-t-il indiqué avant de dérouler son propos.
"Cet enfant a été martyrisé, violé par une clandestine [...] Le défaut d'exécution de ces décisions rend votre ministère responsable de ce drame", a affirmé le député de la 7e circonscription des Alpes-Maritimes.
Éric Pauget a également mis en cause le "laxisme" de la "politique d'immigration" du gouvernement alors que la principale suspecte était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire.
"Lola a perdu la vie parce que vous n'avez pas procédé à l'expulsion de cette ressortissante qui n'avait plus rien à faire ici. Voilà la lourde conséquence de votre inaction", a ajouté le député suscitant de vives réactions dans l'Assemblée.
Dupond-Moretti hué
En s'approchant du micro pour répondre, le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a été hué par une partie des députés pendant près d'une minute.
"Vous faites de la petite politique, de la petite poloche (...) Vous vous servez du cercueuil d’une petite fille de 12 ans pour en faire un marche pied", a répondu le Garde des Sceaux à l'adresse du député.
"Vous êtes toujours au rendez-vous du malheur dont vous faites depuis des années votre miel", a encore affirmé le ministre de la Justice.
Une "instrumentalisation honteuse"
Les propos du député de la 7e circonscription des Alpes-Maritimes ont "indigné" le président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier.
"Mes concitoyens de la Région Sud, qui ont l'honneur chevillé au corps, ne peuvent être qu'indignés par l'instrumentalisation honteuse de l'assassinat d'une jeune fille, par le député Éric Pauget", explique-t-il sur son compte Twitter.
Quelques instants après ces vifs échanges, c'est la Première ministre, Élisabeth Borne qui, interpellée sur ce drame par Marine Le Pen, a appelé à "un peu de décence" et à "respecter la douleur" des proches.