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"Orpheline", la Corrèze pleure Jacques Chirac

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Jacques Chirac était indissociable de la Corrèze. Berceau de son enfance, ce département est également celui où l’ancien chef d’Etat avait entamé sa carrière politique, il y a plus de 50 ans. Pour les Corréziens, l’émotion est immense.

C’était "une histoire d'amour partagée". Jacques Chirac, par ses racines puis au gré de son parcours politique, a tissé un lien privilégié avec les habitants de la Corrèze, en deuil depuis l’annonce de sa mort, jeudi 26 septembre.

"C’était un homme qui avait une capacité d’écoute, il connaissait tout le monde, il avait beaucoup d’humour, c’était un super copain", se souvient pour BFMTV Pascal Coste, l’actuel président du conseil départemental de Corrèze.

Fief électoral

Berceau de son enfance, malgré une naissance à Paris, la Corrèze a de nouveau accueilli Jacques Chirac pour le lancement de sa carrière politique en 1965, quand il est élu pour la première fois conseiller municipal de Sainte-Féréole. Deux ans plus tard, il devient député de la Corrèze et y sera réélu sans discontinuer jusqu'à son accession à l'Élysée en 1995.

"C’était son fief électoral, il a fait une très longue carrière politique", précise notre éditorialiste politique, Nicolas Prissette ajoutant que c’est à Sarran qu’il s’est ensuite implanté en achetant le château de Bity avec son épouse Bernadette Chirac.

"Affection" et "peine"

Dans ce village de 300 habitants, les drapeaux sont en berne, illustrant l’émotion d’une Corrèze qui se dit désormais "orpheline" de l'homme qui y fit ses premiers pas politiques. "La Corrèze était sa première expérience politique de terrain et il s'est attaché à un certain nombre de personnes", raconte François Guillaume, président du premier syndicat agricole, la FNSEA, de 1979 à 1986.

"De nombreux Sarranais avaient beaucoup d'affection pour Jacques Chirac, ils vont être dans la peine", livre Michel Poincheval, maire de Sarran, dont Bernadette, l'épouse de l'ancien président, est toujours conseillère municipale. "On se connaissait bien, il était très simple, très abordable", se rappelle-t-il.

"On lui doit le plus grand des respects"

A Sarran se trouve également le musée du président Jacques Chirac, inauguré en 2000 pour abriter les cadeaux reçus pendant les deux mandats présidentiels. Trois livres d'or y ont été ouverts à côté d'une grande photo proclamant "Merci Monsieur Jacques Chirac". "On lui doit le plus grand des respects et on doit lui rendre hommage", affirme à BFMTV une Sarranaise.

"La Corrèze ne serait pas devenue sans lui ce qu'elle est aujourd'hui", écrit une autre villageoise sur le livre d'or. "Un pays en deuil, une Corrèze triste", renchérit un troisième signataire.

Un portrait géant de l’ancien chef d’Etat a également été déployé sur la façade de l'Hôtel du département, à Tulle ; un hommage d’envergure pour cet enfant de la Corrèze. Dans les rues, les habitants ne gardent que des bons souvenirs de "leur" président.

"C’était un très bon vivant, il parlait aux gens, il était très simple", glisse à notre micro l’un d’entre eux.

Après l’hommage national prévu ce lundi, les Corréziens feront eux aussi leurs adieux à Jacques Chirac.

Ambre Lepoivre avec AFP