"On l'emmerde": les propos de Macron, nouveau carburant des anti-pass vaccinal
Les propos polémiques d'Emmanuel Macron ont-ils boosté la mobilisation des anti-pass sanitaire et vaccinal? Pour la première fois depuis plusieurs mois, le mouvement est en tout cas reparti à la hausse ce samedi. D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, ils étaient près de 105.000 à défiler dans toute la France, pour un total de 179 actions, soit quatre fois plus que les 25.500 de la précédente mobilisation, le 18 décembre.
Le pic de la mobilisation remonte au coeur de l'été, le 7 août dernier, où près de 240.000 participants avaient ainsi été dénombrés, une mobilisation importante qui n'était pourtant pas repartie à la hausse à la rentrée. Depuis, la mobilisation n'avait eu de cesse de s'affaiblir. Le 11 décembre, ils n'étaient que 20.600 environ, toujours selon l'Intérieur.
Des propos qui ont "fait déborder le vase"
A Paris, où trois actions ont été recensées ce samedi, les manifestants ont marché aux cris de "liberté, résistance!". Dans les cortèges, ils ont été nombreux à fustiger les propos du président, tenus dans les colonnes du Parisien, publié mardi soir, où il affirmait avoir "très envie d'emmerder" les non-vaccinés.
"Je commence à connaître et à comprendre le personnage, il a un grave mépris pour les Français et surtout pour les non-vaccinés, donc pas vraiment surpris. Mais tout cela se réglera dans les urnes", a ainsi réagi l'un des manifestants parisiens, au micro de BFMTV. Citée par nos confrères de l'Agence France-Presse (AFP), une manifestante bordelaise a quant à elle affirmé défiler "pour la première fois de sa vie" samedi car les propos du président de la République ont "fait déborder le vase".
Florian Philippot, président des Patriotes et candidat à l'élection présidentielle, figure du mouvement anti-pass et anti-vaccin et organisateur du principal rassemblement parisien samedi, a été l'un des premiers à tancer les propos d'Emmanuel Macron:
"Que les Français se réveillent et se lèvent! Qu'ils ne se laissent pas insulter par l'espèce de dingue qui est à la tête de l'État qui s'est permis d'avoir des propos orduriers, de division, d'apartheid contre son propre peuple", a-t-il appelé à notre micro.
Parmi les manifestants, certains continuent à remettre en cause les vaccins anti-Covid et a pointé du doigt leurs supposées dangerosité. "Macron, on l'emmerde! On l'emmerde, parce que son vaccin, ce n'est pas un vaccin, c'est une expérience", a ainsi assuré l'une des manifestantes.
Anti-pass vaccinal
Autre source de colère: la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal. Le projet de loi, adopté par les députés jeudi, doit passer devant le Sénat la semaine prochaine.
"Je ne supporte pas qu'on n'ait pas de liberté. J'ai pris dix kilos parce que je ne fais plus de sport", a regretté l'un des manifestants à notre micro.
"Si la loi passe, on ne pourra plus aller à l'école, on ne pourra plus travailler", a dit craindre dans la foule un jeune homme de 17 ans, proche des idées de Florian Philippot, qui ne veut pas "s'injecter un vaccin en cours d'expérimentation".