Hervé Morin raille "la culture de l'ego gigantesque" d'Emmanuel Macron

Invité mercredi matin sur BFMTV et RMC, Hervé Morin dénonce la "culture de l'ego gigantesque" d'Emmanuel Macron. "Quand on fait de la politique, on s'aime tous, mais lui il s'adore à un point incroyable", tacle le président de l'Association des régions de France. "On est sur un culte de la personnalité ahurissant, une communication tous azimuts. La rareté de la parole, qui est une vertu quand on est à la tête de l'Etat et qu'il avait dit qu'il mettrait en oeuvre, finalement, il est dans la parole permanente".
"Un président qui n'écoute pas, dans sa bulle"
Le président de la région Normandie trouve de même des forces au chef de l'Etat: "Il a redressé l'image de la France à l'étranger, il a mis de l'énergie dans le pays, il a ouvert l'économie française".
Dans le même temps, Hervé Morin "a le sentiment d'un président de la République qui est constamment à l'étranger, revenant de temps à autre en France, enivré par ce pouvoir monarchique qui est celui de la Ve République et, pour nous territoires, un président qui n'écoute pas, qui s'enferme dans sa bulle".
"On est dans la cour de récréation"
En tant que représentant des collectivités, Hervé Morin explique sa "déception" face à la présidence d'Emmanuel Macron: "Il a d'abord eu un discours très girondin, très décentralisateur, (...) et au bout du compte, il est le premier président à être jacobin (centralisateur, NDLR), c'est-à-dire contre le cours de l'Histoire. Les pays qui marchent sont des pays décentralisés, fédéraux. (...) On a besoin de proximité dans l'exercice du pouvoir".
Hervé Morin assure avoir voulu croire au succès du mandat d'Emmanuel Macron: "On était bienveillants, on avait envie que ça marche, et au bout du compte, il y a l'incapacité de nous écouter (les collectivités territoriales, NDLR), il y a le faux-semblant de la discussion, le faux-semblant du dialogue. Et quand par malheur on émet un doute ou une opposition dans la presse sur un sujet, on est dans la cour de récréation, c'est-à-dire qu'on est sanctionnés le lendemain matin".