Mobilisation, revendications: qu'attendre de l'appel au rassemblement des gilets jaunes le 7 janvier?

Manifestants revêtus d'un gilet jaune en février 2022. - Thomas Lo Presti
Quatre ans après l'émergence du mouvement - sans doute la contestation la plus vive qu'ait essuyé le premier quinquennat Macron - les gilets jaunes ont toujours des couleurs. Du moins, certains d'entre eux espèrent-ils relancer leur mobilisation à l'occasion de ce 7 janvier, soit le premier samedi de ce premier mois de l'année. Un collectif appelle en effet à de nouveaux rassemblements, essentiellement à Paris. Ampleur des manifestations, revendications: BFMTV.com fait le point sur les contours du mouvement à ce stade.
• Un mouvement parisien mais qui regarde aussi vers les régions
L'appel a été lancé par un collectif de "Gilets Jaunes et de Citoyens en colère". Ils entendent se rassembler samedi à Paris. Ils soulignent toutefois que la participation à cette manifestation se fera en fonction des moyens des gens.
C'est-à-dire que les organisateurs n'excluent pas que certains de leurs membres se mobilisent dans d'autres villes, en cas d'incapacité à se rendre dans la capitale.
• Peu de "participants" sur les réseaux sociaux
Dans les faits, ce collectif appelle à se rassembler tous les quinze jours depuis plusieurs mois sous l'appellation "Appel du peuple". Mais les responsables ont noté un engouement particulier pour l'appel du 7 janvier.
"Notre appel à pris beaucoup d'ampleur dans les médias ainsi que sur les réseaux sociaux grâce à des gens que nous ne connaissons pas", indique ainsi un responsable.
Un engouement qu'il s'agit de nuancer cependant: sur les différentes pages Facebook reprenant l'appel, seules quelques centaines de personnes ont indiqué qu'elles "participeraient" à coup sûr. Par exemple, si la page "Tous à Paris le 7 janvier" compte 336 internautes se disant "intéressés" par l'événement à venir au moment où nous écrivons, ils ne sont que 94 supplémentaires à assurer de leur participation.
• Les revendications de la mobilisation
Les organisateurs listent leurs mots d'ordre dans les termes suivants: "Clamer haut et fort notre colère, défendre le pouvoir d'achat des classes populaires quand les bénéfices des milliardaires du CAC 40 n'ont jamais été aussi hauts." Pour eux, "seuls le mouvement social et la grève générale sont les remparts face à la politique néolibérale et donc fascisante".
Le tour d'horizon opéré lundi par Le Parisien auprès des cercles de manifestants fait ressortir l'étendue du spectre des revendications, qui vont de la protestation contre la réforme des retraites, la vie chère (notamment autour du prix de l'énergie) et l'inflation, ou encore contre l'emploi fréquent par le gouvernement de l'article 49.3 de la Constitution permettant de couper court au débat parlementaire pour faire adopter un projet de loi disputé.
• Des parcours encore à déterminer
Les gilets jaunes espèrent donc faire le nombre à Paris samedi, tout en mentionnant des rassemblements hypothétiques dans les régions. Et le lieu de la mobilisation se précise.
Après que le collectif "Gilets Jaunes et Citoyens en colère" a indiqué "négocier" avec la Préfecture de police de Paris, celle-ci a confirmé mercredi le parcours déclaré par le groupe. Le collectif appelle au rassemblement à 11h samedi, place de Breteuil dans le 7e arrondissement de Paris. Le cortège partira à 14h30 via l'avenue de Breteuil pour atteindre la place du Bataillon du Pacifique dans le 12e arrondissement en passant par le boulevard Pasteur, la place Denfert-Rochereau ou encore la place d'Italie. Il ss'agit donc du parcours officiel.
Les appels aux rassemblements se déclinant au pluriel, un autre parcours a également été évoqué préécédemment. Celui projeté par le collectif baptisé "Vigi Médias", seule manifestation déclarée pour le moment, qui prévoit de rallier le siège du Monde - décrit comme "le temple de la propagande" - dans le 13e arrondissement de Paris en partant de celui de France Soir - cette fois dépeint comme le représentant du "vrai journalisme" - dans le 7e arrondissement. Il donne rendez-vous à ses sympathisants à partir de 14h30.
Il convient de rappeler que ce collectif, actif depuis plusieurs mois, invite ceux qui le suivent à manifester tous les premiers samedis du mois. Rien d'inhabituel donc.
• Des forces de l'ordre sereines à ce stade
Pour l'heure, la Préfecture de police de Paris ne montre par conséquent pas d'inquiétude particulière et l'éventuel dispositif n'est pas connu. Il est cependant encore trop tôt pour préjuger du nombre de manifestants qui défileront dans la capitale.
Relance d'une protestation aux airs d'épouvantail pour l'exécutif ou insuccès des manifestants? La journée de samedi s'annonce en tout cas comme le juge de paix du mouvement.