Mélenchon, Hollande et la "tannée des cantonales" en 2015

Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de BFMTV-RMC, le 15 octobre 2014. - BFMTV
Jean-Luc Mélenchon était l'invité de Jean-Jacques Bourdin, mercredi matin. De l'action du gouvernement à la "tannée des cantonales" en passant par le "vol" de François Hollande, voici ce qu'il fallait retenir de son interview.
> La mise au point: j'y suis, j'y reste
"On va mettre les choses au point. je suis un homme public mais avec une vie privée. Et comme pour tout le monde, j'ai des hauts et des bas. Quand on a des bas, on n'a pas la tête à sourire", a commencé Jean-Luc Mélenchon alors qu'on l'interrogeait sur une éventuelle "déprime". Un coup de mou, oui, mais pas question pour autant de renoncer à la vie politique.
"Je ne suis pas dans le combat politique comme je suis dans la vie professionnelle. C'est d'bord un engagement", a-t-il martelé, réfutant les dires de ceux qui annonçaient son départ.
> Le tacle: Hollande, le "voleur" de gauche
"La pire chose que nous a fait Hollande, c'est de nous avoir volé les mots pour nous désigner", a jugé Jean-Luc Mélenchon, estimant que le président socialiste avait abîmé l'idée de "gauche" en "pratiquant une politique de droite".
Serait-il favorable à remplacer François Hollande? "Le remplacer par quoi? Par qui? Il faudrait avoir une solution par le haut", a estimé Jean-Luc Mélenchon.
> La prophétie: la "tannée" des cantonales
Puis, interrogé sur la 6e République, dont il défend l'intérêt dans son livre L'ère du peuple, Jean-Luc Mélenchon estime que le pouvoir en place va faire face à une révolte sociale de plus en plus marquée. "Elle va se faire! Les gens vont être de plus en plus nombreux à descendre dans la rue. Aux élections cantonales (en 2015), entre l'abstention et le vote de contestation, les gens au pouvoir et tous ceux qui prônent l'austérité vont se prendre une tannée", a-t-il promis.
> Les cibles: le "traitre Moscovici", "l'hypocrite Hollande", le "menteur Valls" et "le banquier Macron"
Si Jean-Luc Mélenchon a changé -il reconnaît ne plus être dans la posture de porte-parole "du bruit et de la fureur"- il garde toutefois la dent dure contre le gouvernement."La politique du gouvernement n'est plus maîtrisée", a-t-il enfin jugé au sujet du dernier couac en date sur la gratuité des autoroutes, proposée mardi matin par Ségolène Royal et contredit quatre heure plus tard par Matignon.
Et ses cibles préférées sont toutes choisies: "l'hypocrite Hollande" ("Le coup de la relance, Hollande nous l'a déjà fait"), "le menteur Valls" et "le banquier Macron". Ce dernier est particulièrement dans le viseur de Jean-Luc Mélenchon. "Je ne sais pas qui c'est. On n'a jamais vu Macron faire quoique ce soir à gauche", a-t-il asséné. Et de répondre au ministre de l'Economie, qui souhaite "ouvrir le débat" au sujet de l'assurance chômage. "L'assurance chômage n'est pas un tabou, c'est un acquis social", a-t-il riposté.