Mélenchon dénonce le maintien de l'ordre "excessif" et y voit une "signature 'préfet Lallement'"

Pour Jean-Luc Mélenchon, la stratégie de maintien de l'ordre appliquée samedi à Paris lors de la manifestation contre la loi "sécurité globale" n'était pas la bonne. Quand bien même les dégâts et les violences ont été plus minimales qu'à l'ordinaire. Selon les derniers chiffres, 140 personnes ont été interpellées dans la capitale.
"Comment se fait-il qu'il y ait tant de monde embastillé à Paris et si peu dans le reste de la France? (...) Il y a vraiment une signature 'préfet Lallement', qui (...) vit la population comme une sorte de classe dangereuse, et tout ça est totalement excessif", juge le chef de file de La France insoumise, invité de BFM Politique ce dimanche.
"Scrogneugneu"
D'après le député des Bouches-du-Rhône, "cette manière de couper en deux une manif en chargeant, cette manière de nasser, tout ça provoque des incidents à rallonge". "C'est une vision des forces de l'ordre qui conduit au désastre", dit-il, tout en réitérant que "les violences dans les manifestations", dont le black bloc est désormais l'instigateur principal, ne tourne qu'au "désavantage" de la mobilisation sociale.
"Le vrai problème, c'est la façon avec laquelle on utilise les forces de l'ordre, (...) que moi je considère, sont des facteurs de désordre", affirme-t-il.
Jean-Luc Mélenchon s'interroge notamment sur les raisons derrière la survie du black bloc "depuis 15 ans" et sur l'incapacité apparente de nos forces de l'ordre à identifier ceux qui y participent. Lorsqu'on lui rétorque qu'une loi "anti-black bloc" est en préparation, l'ancien ministre de Lionel Jospin trouve l'idée "risible":
"Où y a-t-il dans la loi l'autorisation de casser des vitrines? (...) Où dans la loi est-il écrit qu'il est interdit de frapper avec une barre de fer quelqu'un? Tout ça existe dans la loi, pourquoi la loi n'est pas appliquée? C'est ça le vrai sujet! Et comme ça crée un événement, alors on dit, 'on va faire une loi, on va faire encore du scrogneugneu'. (...) Ce sont des lois qui ont pour effet principal de créer le phénomène qu'elles combattent."
Les syndicats de police, le problème?
Le candidat à l'élection présidentielle de 2022 accuse par ailleurs les syndicats de police de passer leur temps "à jeter de l'huile sur le feu". Et de faire allusion aux manifestations spontanées de policiers "en colère" organisées dans plusieurs villes de France, notamment place du Trocadéro à Paris. Il leur reproche d'être venus équipés de leur matériel de maintien de l'ordre.
"Ce n'est pas acceptable dans une démocratie, c'est comme ça! (...) Les policiers à qui ça ne plait pas, eh bien ils changent de métier, parce que dans le métier de policier, il y a le respect strict de la loi, le respect dû à la population, à son propre uniforme, aux couleurs que l'on porte, et on ne se comporte pas comme ça", estime Jean-Luc Mélenchon pour conclure.