Mélenchon demande l'annulation de la perquisition visant le siège de La France insoumise

"S'il s'agit de nous salir, je dois admettre qu'au terme de quatre jours de bashing ininterrompu, des esprits faibles auront peut-être été impressionnés". Lors d'une conférence de presse donnée ce vendredi après-midi depuis le siège de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a présenté sa "contre-offensive politique". Une tribune lors de laquelle il a essayé de répondre sur le fond aux interrogations autour des deux enquêtes préliminaires qui visent le parti, sur les comptes de campagne, et sur les assistants parlementaires, mais qui a aussi été l'occasion de se défendre, et d'attaquer la justice, Emmanuel Macron et la presse.
Une opération "sans précédent" selon lui
"Il ne suffit pas de nous détester, tous les coups ne sont pas permis contre nous", a lancé le député de Marseille, qui a dit aussi n'avoir "peur de rien". Revenant longuement sur les perquisitions qui ont visé son domicile, ainsi que les sièges de La France insoumise, du Parti de gauche, et les domiciles de plusieurs membres du parti, il a demandé l'"annulation" de celle qui a eu lieu au siège du parti.
"On s’est étonné que je me sois emporté, qu’avec mes amis j’aie voulu entre dans le siège de La France insoumise, mais c’est un droit pour nous d’être dans notre siège", a d'abord estimé le député. "Cette perquisition a été interrompue, du matériel informatique a été emmené, tous nos agendas depuis cinq ans, les correspondances privées et politiques de tous ceux qui ont collaboré avec moi ces sept dernières années, ainsi que nos photos personnelles les plus intimes (ont été emportées) sans qu’aucun ne sache quel usage il va être fait de tout ça", a poursuivi Jean-Luc Mélenchon, s'interrogeant sur la raison pour laquelle les enquêteurs n'avaient pas "trié les informations qu’ils recherchaient", et pourquoi ils avaient "absolument tout pris".
"Que craignait-on?"
Et l'ancien candidat à la présidentielle de lancer: "Nous demandons l'annulation de cette perquisition et la restitution de tout ce qui a été prélevé, tout ce qui a été pris illégalement". Selon lui, cette opération, qui a mobilisé 100 policiers, n'a "aucun précédent politique dans le pays". "Quel besoin d’intervenir chez dix personnes et quatre sièges en même temps, à la même heure, avec gilets pare-balle et armes, que craignait-on?", a-t-il interrogé. La justice doit désormais expertiser tous les éléments qui ont été saisis dans le cadre de ces enquêtes préliminaires.
Après les perquisitions de mardi, qui se sont déroulées dans une ambiance houleuse, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "menaces ou actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire" et "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique".