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Martine Aubry prend la tête de la "gauche rassemblée"

Martine Aubry a pris la tête d'une gauche qu'elle veut "rassemblée" en vue du second tour des élections régionales, appelant les électeurs à la mobilisation pour bâtir une "France plus juste". /Photo prise le 14 mars 2010/REUTERS/Pascal Rossignol

Martine Aubry a pris la tête d'une gauche qu'elle veut "rassemblée" en vue du second tour des élections régionales, appelant les électeurs à la mobilisation pour bâtir une "France plus juste". /Photo prise le 14 mars 2010/REUTERS/Pascal Rossignol - -

par Laure Bretton PARIS - Martine Aubry a pris la tête d'une gauche qu'elle veut "rassemblée" en vue du second tour des élections régionales,...

par Laure Bretton

PARIS (Reuters) - Martine Aubry a pris la tête d'une gauche qu'elle veut "rassemblée" en vue du second tour des élections régionales, appelant les électeurs à la mobilisation pour bâtir une "France plus juste".

Le Parti socialiste et ses alliés ont largement devancé l'UMP au premier tour du scrutin, flirtant avec les 30% des suffrages, un score que Martine Aubry a qualifié d'"historique".

Ce résultat représente un bond de 14 points par rapport aux élections européennes de juin dernier, où le PS, hanté par ses divisions internes, avait été talonné par Europe Ecologie.

Il se situe également très au-delà du score de Ségolène Royal au premier tour de l'élection présidentielle de 2007, où la candidate socialiste avait obtenu 25,87% des suffrages.

Martine Aubry, qui a pendant la campagne endossé le costume de chef de l'opposition, a jugé que les Français avaient "exprimé leur refus d'une France divisée, angoissée et affaiblie et leur souhait d'une France plus juste et plus forte".

"Pour faire gagner l'espoir, nous vous attendons dimanche prochain", a déclaré le premier secrétaire du PS, saluée par de longs applaudissements à son arrivée à la tribune installée au siège national du parti, à Paris.

La gauche semble en mesure de conserver les vingt régions qu'elle détient en France métropolitaines, voire de mettre la main sur la Corse. La stratégie de Martine Aubry a toutefois échoué en Languedoc-Roussillon où le deuxième tour s'annonce comme un casse-tête pour les dirigeants du PS.

Ni la liste investie par le PS pour barrer la route à Georges Frêche, ni celle d'Europe Ecologie, ni celle du Front de gauche ne se qualifient pour le second tour qui verra s'opposer le président sortant de la région et l'UMP.

Aucune consigne de vote claire n'a été émise, certains penchant au PS pour l'abstention, d'autres exigeant de faire gagner la gauche. "Dans tout succès, il y a des moments acides", a noté Jean-Christophe Cambadélis.

AUBRY PILOTE LES NÉGOCIATIONS

Martine Aubry, mal élue à la tête du PS en 2008, ébranlée par le score désastreux des européennes, a savouré un résultat proche des "plus hauts niveaux historiques" du PS.

"C'est une excellente première mi-temps pour le PS", s'est félicité Laurent Fabius sur France 2, refusant de dire à qui, au sein du PS, profitait cette victoire en vue de l'échéance présidentielle de 2012.

Interrogée sur la maternité de ce résultat, Ségolène Royal, dont le rebond sur la scène nationale dépend de ces élections, a salué un "succès de tous les socialistes" qui impose à la "politique de changer" et permet "d'ouvrir de nouveaux chemins".

En 2004, elle avait réalisé en Poitou-Charentes le plus fort score du premier tour (46,3%), ce qui avait été interprété par la suite comme le début de son aventure présidentielle.

L'ancienne candidate à l'Elysée obtient, selon des résultats définitifs, près de 39% des suffrages sans l'apport des voix écologistes mais d'autres, notamment, Martin Malvy en Midi-Pyrénées font mieux qu'elle au premier tour.

En Poitou-Charentes, Europe Ecologie recueille près de 12% des voix. "Si nous avions été unis au premier tour, on aurait déjà gagné", a déploré la présidente de Poitou-Charentes, qui a toutefois assuré que l'alliance se ferait.

Dans son discours, Martine Aubry a assuré qu'elle travaillerait "dès ce soir" au rassemblement de la gauche pour "confirmer ce succès".

Selon son entourage, elle devrait piloter elle-même le début des discussions avec le Front de gauche et Europe Ecologie, qui s'est ancré dans le paysage politique français avec un score oscillant autour de 13% selon les instituts de sondage.

Les discussions doivent se dérouler dans un lieu tenu secret par les différents états-majors. Les listes pour le second tour, dimanche prochain, doivent être déposées avant 18h00 mardi.

Europe Ecologie avait par avance fait savoir qu'il n'y aurait aucune annonce avant mardi midi. Cécile Duflot, dirigeante des Verts et tête de liste en Île-de-France, a prévenu qu'elle se battrait pour un "accord exigeant".

Édité par Gilles Trequesser