Marine Le Pen : « La loi Besson, c'est de la tambouille ! »

Marine Le Pen, Vice-présidente du Front National, est l'invitée de Bourdin Direct ce mardi sur RMC. - -
Marine Le Pen, vice présidente du Front National, députée européenne, et conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais, invitée de Bourdin Direct ce mardi sur RMC, a qualifié le projet de loi sur l'immigration porté par Eric Besson, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, de « tambouille». Insuffisamment répressif à ses yeux, elle considère qu'il « ne règlera pas l'extraordinaire problème de l'immigration ».
« Il faut couper les pompes aspirantes »
« On est au bout du bout du filet de la rivière là. Moi j’aimerais qu’on remonte en amont. Avant de se poser la question de savoir si le clandestin doit rester 32 jours ou 45 jours dans un centre de rétention, il faudrait commencer par maîtriser nos frontières. C’est-à-dire empêcher que ceux qui veulent entrer puissent entrer, modifier tout ce qui fait que ces clandestins viennent sur notre territoire parce qu’ils y sont attirés par un système de protection sociale, ou par la prise en charge de l’éducation de leurs enfants. Nous sommes un des seuls pays du monde où un clandestin qui arrive peut voir scolariser ses enfants à la charge de la communauté nationale, se fait prendre en charge à 100% concernant ses soins, y compris ceux qui ne sont pas urgents. Il y a des clandestins dans notre pays qui sont sous dialyse pendant des années et qui bénéficient de greffes alors même que des millions de nos compatriotes, qui sont dans une situation financière précaire, ne peuvent pas se soigner. Si le gouvernement voulait vraiment lutter contre l’immigration, il couperait les pompes aspirantes. Demain, ce sont les Français qui auront accès à un niveau de soin qui correspondra à celui de l’Afrique si ça continue » a-t-elle ainsi déclaré.
Déchéance de nationalité : Sarkozy « bien plus laxiste » que Mitterrand
De la même manière, Marine le Pen, estime que le durcissement des critères menant à une déchéance de nationalité est « bien insuffisant » : « Je ne sais pas si c’est l’amour de Nicolas Sarkozy pour l’obligation de résultat qui inspire ce texte, mais je vois que la tentative de meurtre à l’égard des forces de l’ordre a été supprimée. Donc, il faut qu’ils aient réussi à tuer quand même pour pouvoir être expulsés. Mais c’est bien insuffisant ! Et quand on tue des commerçants, quand on tue des vieilles dames, quand on tue des enfants, quand on fait sur eux des actes de pédophilie, on doit conserver la nationalité française ? Et lorsque l’on a déchu de la nationalité française, on n’a pas réglé le problème de la présence sur le territoire. Nicolas Sarkozy nous a obligés à conserver sur notre territoire ceux qui commettent des crimes et des délits puisqu’il a supprimé ce que l’on a appelé la « double peine ». C’est bien plus laxiste que ce qui existait sous François Mitterrand. La déchéance de nationalité portait alors sur des crimes, des délits, et des récidives graves ; ce qui laissait par conséquent au gouvernement le soin, la liberté, de décider ».
« Sarkozy a repris des formulations du FN »
Marine Le Pen a enfin confirmé l’information du Canard Enchaîné selon laquelle elle fait étudier par ses services la proximité sémantique des discours présidentiels avec ses propres interventions : « Oui c’est vrai parce que je me suis rendue compte qu’à plusieurs reprises, Nicolas Sarkozy avait repris des mots et même des formulations qu’il était venu chercher dans nos propres interventions. Cela a été vrai dans la tribune du Monde au moment de l’identité nationale. Il parlait de « tribalisme », un terme qui n’est pas particulièrement usité et que j’avais utilisé quelques temps avant. Il a fait la même chose dans son discours sur l’Union Européenne. Il a fait la même chose lorsqu’il a lié l’immigration et l’insécurité. Je fais ça pour démontrer le vide sidéral de la pensée de Nicolas Sarkozy et l’énormité de la corde qu’il utilise pour tenter de manœuvrer un certain électorat. »
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