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Macron reporte le sommet de Pau sur le Sahel après l'attaque meurtrière au Niger

Ibrahim Boubacar Keita, Chad's President Idriss Deby and Niger's President Mahamadou Issoufou

Ibrahim Boubacar Keita, Chad's President Idriss Deby and Niger's President Mahamadou Issoufou - JOHANNA GERON / POOL / AFP

Une attaque jihadiste a tué 71 soldats nigériens. En accord avec le président du Niger, Macron a donc reporté le sommet prévu lundi consacré à l'opération Barkhane et à la force conjointe du G5 Sahel, au début d'année 2020.

En raison de l'attaque jihadiste mardi au Niger, le président français Emmanuel Macron, en accord avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, a décidé de reporter à début 2020 le sommet avec les dirigeants des cinq pays du Sahel prévu en France le 16 décembre, a annoncé l'Elysée.

71 soldats nigériens tués

Emmanuel Macron a appelé mercredi soir le président nigérien et tous deux ont convenu "de proposer à leurs homologues de reporter au début de l'année 2020 la tenue, en France, du sommet consacré à l'opération Barkhane et à la force conjointe du G5 Sahel", a précisé la présidence française.

L'armée nigérienne a subi mardi ses plus lourdes pertes depuis qu'elle est confrontée au défi jihadiste lors de l'attaque du camp d'Inates, dans l'Ouest, qui a fait 71 morts et entraîné le report d'un sommet entre la France et les pays du Sahel.

"Malheureusement, on déplore le bilan suivant: 71 militaires tués, 12 blessés, des portés disparus, et un nombre important de terroristes neutralisés", selon un communiqué du ministère de la Défense, lu à la télévision nationale.

"Visées néocoloniales"

Emmanuel Macron avait annoncé le 4 décembre, à l'issue du sommet de l'Otan, qu'il avait convié les présidents du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie à un sommet le 16 décembre à Pau (sud-ouest de la France), pour qu'ils "clarifient" leur position sur la présence militaire française au Sahel, de plus en plus contestée par leurs opinions publiques.

Il avait souligné qu'il attendait d'eux qu'ils "assument" publiquement le fait que les soldats français sont au Sahel à la demande des pays concernés, et non pas pour des "visées néocoloniales". Faute de quoi, avait-il indiqué, il en tirerait toutes les conséquences. L'Elysée a précisé mercredi que toutes les options étaient sur la table, y compris un retrait des 4500 hommes des troupes française de la force Barkhane, qui depuis quatre ans luttent contre les groupes jihadistes au Sahel.

Opération "Tacouba"

Les jihadistes multiplient les actions meurtrières dans la région, en particulier au Mali, au Niger et au Burkina. La France a demandé à ses partenaires européens d'accroître leur soutien, un sujet qui sera évoqué lors du sommet européen de jeudi et vendredi.

Paris est également en train de mettre sur pied une opération baptisée "Tacouba", réunissant des forces spéciales de plusieurs pays européens, afin d'apporter des renforts à l'armée malienne, en difficulté face à la poussée des attaques jihadistes. Déjà huit pays ont répondu à l'appel de la France, a précisé l'Elysée mercredi.

E.P avec AFP