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Macron étrille Sarkozy, mais aussi Hollande dans le JDD

L'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

L'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron. - Eric Piermont - AFP

L'ancien président de la République représenterait un risque de "rabougrissement" de la France et l'actuel aurait "fait les choses à moitié". L'ancien ministre de l'Economie n'est pas tendre avec ses aînés.

Emmanuel Macron estime que Nicolas Sarkozy porte une vision de "rabougrissement de la France" et représente "la brutalité sociale" et "le cynisme", dans une interview au Journal du Dimanche.

Interrogé au sujet de l'ancien chef de l'Etat et candidat à la primaire de la droite, l'ex-ministre de l'Economie juge que "si l'on regarde la frontière entre progressistes et conservateurs, il est clairement l'un des hérauts du conservatisme". 

"Sa vision de l'identité française est une forme de rabougrissement de la France, il exprime la brutalité sociale, le cynisme, l'irresponsabilité dans sa politique européenne. Il dit défendre la laïcité au nom de l'unité du pays mais ce qu'il propose fracture au contraire le pays et nourrit les communautarismes: c'est incohérent", assène celui qui a quitté mardi le gouvernement pour se consacrer à plein temps à son mouvement politique, En marche! 

A Hollande: "On ne peut pas faire les choses à moitié

Emmanuel Macron n'est pas tendre non plus sur le bilan de François Hollande.

"Je ne construis pas ma démarche dans le rejet de ces années durant lesquelles j'ai conseillé et exécuté des réformes au sein du gouvernement. Mais si l'on veut réussir, on ne peut pas faire les choses à moitié et, malheureusement, on a fait beaucoup de choses à moitié", déplore-t-il.

L'ancien ministre critique aussi le "slogan" de François Hollande "ça va mieux": "Retrouver collectivement le goût de l'avenir, ce n'est pas dire aux Français qu'ils ont une perception fausse de leur présent", assène-t-il.

Emmanuel Macron reste flou sur ses intentions quant à 2017, assurant que son "objectif" est uniquement "que les idées progressistes soient présentes au second tour de l'élection présidentielle et gagnent pour pouvoir transformer notre pays".

Il salue le "courage" d'élus UDI dont le président du parti centriste Jean-Christophe Lagarde, qui lui ont tendu la main, mais ne va pas plus loin.

Questionné sur un éventuel départ de la fonction publique, l'inspecteur des Finances affirme qu'il sera "cohérent et sensible à la nécessité d'exemplarité" mais sans plus de précisions.

Pour faire campagne, Emmanuel Macron, qui compte "près de 75.000 adhérents" à son mouvement, va "solliciter des dons partout, en France et à l'étranger, de façon contrôlée et transparente".
D. N. avec AFP