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"Trump n'est pas 'Captain America'": Fillon juge que le nouveau président sera "vite confronté" à la réalité

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L'ex-Premier ministre a jugé "démesurées" les réactions françaises à l'investiture de Donald Trump. Français Fillon estime qu'il ne faut ni le "diaboliser", ni s'en "émerveiller".

L'ex-Premier ministre François Fillon, qui s'exprime désormais relativement rarement sur l'actualité, a réagi ce mardi 21 janvier à l'investiture la veille du président américain Donald Trump.

Sur X, il estime que "l’investiture du nouveau président des États-Unis provoque en France des réactions démesurées qui illustrent nos faiblesses et notre déclassement". La classe politique française est divisée sur le cas de Donald Trump, d'Éric Ciotti (président de L'union de la droite républicaine, allié du RN), qui se dit "fasciné" par le milliardaire, à Marine Tondelier (secrétaire nationale des Écologistes) qui voit dans son arrivée au pouvoir "une perspective terrifiante".

"Donald Trump a gagné les élections parce que les Américains ne supportaient plus l’immigration totalement incontrôlée, les folies wokistes et le risque de se voir entraîner dans des guerres multiples qui pourraient amorcer un conflit mondial. La victoire de Trump est une victoire populaire sur des élites déconnectées qui croient détenir la vérité alors qu’elles enchaînent les échecs", estime de son côté François Fillon.

"Donald Trump n'est pas 'Captain America'"

L'ex-Premier ministre, jugé définitivement coupable en 2024 dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse, souligne que "pour autant Donald Trump n’est pas 'Captain America'". "Il sera vite confronté à des réalités économiques, sociales et géopolitiques qui repousseront l’horizon de l’Âge d’or annoncé", affirme François Fillon.

"L'âge d'or de l'Amérique commence", a promis le 45e (2017-2021) et désormais 47e président des États-Unis lors de son investiture lundi. "Le déclin de l'Amérique est fini", a assuré le républicain promettant de s'attaquer à une "élite corrompue et radicale".

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Donald Trump a commencé son second mandat avec la signature de nombreux décrets mettant l'accent sur son programme électoral: lutte contre l'immigration clandestine, augmentation de la production d'hydrocarbures, reconnaissance de "deux sexes" uniquement pour mettre fin au "délire transgenre", sortie de l'accord de Paris sur le climat, retrait américain de l'OMS...

Ni "diabolisation", ni "émerveillement"

François Fillon juge qu'"en diabolisant le président des États-Unis ou en s’émerveillant de la brutalité de son projet on acte notre vassalisation", appelant la France à "redresser (ses) finances publiques", "réduire la fiscalité", ou encore à "tailler dans les réglementations qui stérilisent l’innovation".

Des personnalités de l'extrême droite française ont montré leur soutien au président américain ces derniers jours. L'eurodéputée Marion Maréchal a assisté à l'investiture du président américain à Washington, tout comme Éric Zemmour et la députée européenne Sarah Knafo pour Reconquête. Le président du RN, Jordan Bardella, a de son côté pris ses distances, estimant que "la France doit se construire sans être le vassal des États-Unis d'Amérique" et soulignant que la hausse des droits de douane promise par Donald Trump "pourrait pénaliser la production française".

Sophie Cazaux