Retailleau dénonce "une entreprise de déstabilisation de la droite par Sarkozy et Macron"

Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau lors de l'université d'été des Républicains à lLa Baule, le 28 août 2021 - Sebastien SALOM-GOMIS © 2019 AFP
Ambiance de campagne de second tour pour la présidence du parti chez Les Républicains (LR). Arrivé deuxième lors de la première échéance ce week-end, derrière Éric Ciotti (42,73%), Bruno Retailleau (34,45%) se présente comme le candidat de la "rupture". Pour se distinguer du passé récent de son parti, il n'hésite plus depuis plusieurs semaines à cogner sur Nicolas Sarkozy.
Le patron des sénateurs LR en remet une couche ce mardi. "Il y a clairement une entreprise de déstabilisation de la droite par Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron", déclare-t-il dans Le Parisien. En cause: les déclarations dimanche de l'ex-chef de l'État, le jour même du premier tour du congrès LR, rapportées par Le Figaro.
"Petits calculs politiciens"
Ainsi, le fondateur du parti Les Républicains a de nouveau appelé les parlementaires de sa famille politique à se rapprocher du camp présidentiel, dont la majorité à l'Assemblée nationale est relative. "Il ne s’agit pas de dire 'je suis d’accord à 100% avec Emmanuel Macron", a jugé Nicolas Sarkozy.
"Il s’agit de la France! Est-ce qu’on aide la France ou est-ce qu’en plus de toutes les crises qu’elle connaît, on a une crise politique. C’est la question qui se pose".
Si l'ancien président a également enjoint Emmanuel Macron à "tendre la main" à LR, ce dernier s'était déjà dit favorable à une "alliance" sur France 2, il y a quelques semaines. "Ce sont des petits calculs politiciens que je dénonce, que j'ai toujours dénoncés", insiste Bruno Retailleau sur LCI. Et de réaffirmer sa position:
"Il n'est pas question de se mêler avec la macronie [...] qui aura abîmé notre pays."
Reste que, jusqu'ici, la majorité a pu compter sur l'appui de LR pour faire passer plusieurs de ses textes, comme ceux sur le pouvoir d'achat ou l'assurance-chômage.
"Oui ou non, souhaitez-vous une alliance avec Emmanuel Macron?"
"Dès lors qu'il y a un projet de loi qui va dans le bon sens, nous l'amendons et nous le votons", a défendu Bruno Retailleau, toujours sur LCI. Dans les colonnes du Parisien, le sénateur de Vendée estime que les "convictions" de LR "ne sont pas les mêmes que celles d'Emmanuel Macron". Il accuse le chef de l'État d'avoir "sabordé le nucléaire, creusé la dette et augmenté l'immigration et l'insécurité".
En cas d'élection au second tour du congrès, son "premier acte" sera de soumettre "un référendum interne", avec cette question: "Oui ou non, souhaitez-vous une alliance avec Emmanuel Macron?".
"Une fois la ligne tranchée par les militants, je souhaite que l’on puisse élaborer une charte d’engagement à ne pas s’allier avec Emmanuel Macron qui sera signée par tous", précise-t-il.
Restera pour lui, ou Éric Ciotti qui part favori, à convaincre du bien-fondé de cette stratégie au-delà des adhérents. Dans un sondage fin novembre d'Odoxa, 73% des sympathisants LR interrogés jugeaient que le parti doit conclure "au moins une alliance". Et 45% des sympathisants LR se prononçaient en faveur d'une union avec la majorité présidentielle. Une illustration du chantier qui s'ouvrira pour le futur président du parti, lequel héritera d'une formation prise en étau entre l'extrême droite et la macronie.