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Rachida Dati: "On donne trop la parole à ceux qui insultent les policiers"

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Rachida Dati, députée européenne et maire Les Républicains du 7e arrondissement de Paris, est ce vendredi matin l'invitée de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC.

Invitée vendredi matin sur BFMTV et RMC, Rachida Dati juge "insoutenables et inacceptables" les images de l'incendie volontaire d'une voiture de police, jeudi en plein Paris. "On donne beaucoup trop la parole à ceux qui insultent les policiers plutôt qu'à ceux qui les soutiennent. Ils sont épuisés". Les policiers dont le véhicule a été incendié auraient-ils dû sortir leur arme? "Heureusement que non, parce que ce sont des professionnels. Etre policier c'est un métier, ce n'est pas une improvisation. Heureusement ils ont eu du sang-froid et du professionnalisme", salue l'ancienne garde des Sceaux.

"On a le droit de manifester. L'état d'exaspération des Français et les tensions de la société française sont telles qu'ils ne peuvent pas faire autrement que de manifester. Donc je ne conteste pas les manifestations, sauf que les organisateurs sont totalement débordés par les casseurs et par ceux qui veulent casser du policier. Je n'ai pas entendu monsieur Valls donner des instructions très claires vis-à-vis des policiers pour rétablir l'autorité", critique la maire du 7e arrondissement de Paris.

Au Front national, Marine Le Pen demande la démission du ministre de l'Intérieur. "Bernard Cazeneuve il fait ce qu'il peut, mais le patron c'est quand même Manuel Valls", réagit Rachida Dati.

"Au niveau zéro de la déradicalisation"

Le projet de réforme pénale est en discussion à l'Assemblée nationale, il renforce la lutte antiterroriste. "Les données (de renseignement, Ndlr), on en a beaucoup déjà. Le problème n'est pas de refaire une loi pour encore plus surveiller les gens", juge Rachida Dati. "Le problème que nous avons en France, c'est l'analyse de l'information. Tous les terroristes qui ont été tués ou interpellés étaient tous connus des services de renseignement. Pourquoi on n'a pas agi avant?".

Rachida Dati juge que le gouvernement "n'a pas de cap, pas de vision. Nous sommes au niveau zéro de la déradicalisation. Ce n'est pas les associations qu'on connaît qui vont déradicaliser des Abdeslam, des Abaaoud ou des Kouachi. Le sujet est beaucoup plus grave et plus sérieux". 

L'ancienne ministre dit avoir été sollicitée pour signer l'appel de 17 anciennes ministres publié le 15 mai contre le harcèlement sexuel. "C'est une tribune de l'entre-soi", tacle l'eurodéputée. "Dans cette tribune, il n'y a rien, c'est 'on est victimes'. Pas de propositions. Ces femmes qui ont signé, on a toutes les moyens de se défendre. Quand il y a poursuite, il y a condamnation lourde".