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Primaire à droite: Nicolas Sarkozy voit ses anciens fidèles devenir des rivaux

Nicolas Sarkozy le 8 décembre 2015 à Rochefort, pour un meeting en vue des élections régionales.

Nicolas Sarkozy le 8 décembre 2015 à Rochefort, pour un meeting en vue des élections régionales. - Xavier Leoty - AFP

Plusieurs soutiens historiques de Nicolas Sarkozy ont décidé de briguer une investiture à la primaire à droite. Signe qu'ils ne croient plus en leur ancien mentor?

Avec la nouvelle candidature annoncée d'Henri Guaino, la primaire de la droite et du centre pourrait se disputer avec plus de joueurs qu'il n'y en a dans une équipe de football, - si tous obtiennent les parrainages nécessaires pour y concourir. Pour le moment, aucune figure ne s'est suffisamment imposée pour que les autres s'effacent et lui déroulent le tapis rouge. Le premier à en pâtir est Nicolas Sarkozy, dont la candidature à la primaire n'est pas encore officielle mais quasi-certaine. L'ancien chef de l'Etat voit en effet quatre de ses historiques fidèles passer en position de rivalité: Frédéric Lefebvre, Nadine Morano, Geoffroy Didier et désormais Henri Guaino.

Nadine Morano a été la première des fidèles de Nicolas Sarkozy à avoir annoncé sa candidature, en septembre 2015. Pour autant, peu nombreux sont les analystes ou politiques qui croient en ses chances de réunir les parrainages nécessaires pour être présente au scrutin de novembre. En interne, sa candidature est plutôt considérée comme une stratégie pour retrouver les faveurs de Nicolas Sarkozy, qui l'avait évincée de sa garde rapprochée en 2014. "Elle veut montrer sa capacité de nuisance pour être considérée par Sarkozy", analysait ainsi un proche du président des LR pour Le Monde.

Guaino candidat, même sans la case primaire

En course pour la primaire depuis le 21 janvier dernier, Frédéric Lefebvre était un très proche de Nicolas Sarkozy. Porte-parole de l’UMP (devenu Les Républicains) de 2008 à 2010 puis secrétaire d’Etat au commerce de 2010 jusqu’à la défaite de 2012, il s’était forgé une réputation de porte-flingue de l’ancien Président. Aujourd'hui député des Français de l’étranger, il a pris ses distances avec la ligne de son parti depuis quelque temps, que ce soit en soutenant la nomination de Manuel Valls comme Premier ministre, ou en votant le pacte de responsabilité en 2014. Pour autant, il était toujours considéré comme un sarkozyste.

Autre symbole fort: la candidature annoncée fin mars de Geoffroy Didier, proche de Brice Hortefeux et co-fondateur de la Droite Forte, un mouvement très sarkozyste. A 40 ans, le vice-président LR de la région Ile-de-France entend incarner "la relève" et tente donc de voler de ses propres ailes. 

Dernière défection en date, celle d'Henri Guaino. Et pas des moindres puisque l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy semble prêt à aller jusqu'au bout, quitte à passer outre la primaire. "Si je n'obtiens pas les parrainages nécessaires, (...) si je ne peux pas faire entendre ma voix dans les primaires, je me présenterai directement à l'élection présidentielle", a déclaré celui était conseiller spécial à l'Elysée tout au long du mandat Sarkozy. 

Un rapprochement avec Copé?

Sans oublier que parmi les candidats déclarés pour l'investiture figure également Nathalie Kosciusko-Morizet, l'ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle. Si l'ancienne ministre et ex-numéro 2 de l'UMP a toujours revendiqué sa liberté vis-à-vis de la ligne sarkozyste - ce qui lui a justement valu sa place à la direction de l'ancien parti -, il est fort possible que Nicolas Sarkozy l'eut préférée dans ses rangs plutôt que comme rivale.

S'ils n'obtiennent pas les parrainages nécessaires pour accéder au scrutin du novembre, ces candidats pourront toujours revenir dans les rangs de leur ancien mentor, mais aussi soutenir un autre ténor des Républicains, tel Alain Juppé.

Sans pouvoir le relier à toutes ces défections, Nicolas Sarkozy a opéré de son côté un surprenant rapprochement en rencontrant jeudi dernier, à son domicile, Jean-François Copé. Les deux rivaux, que l'affaire Bygmalion avait achevés de retrancher chacun dans son camp, ne s'étaient pas vu en tête-à-tête depuis plus d'un an. "Il y a des convergences fortes entre Nicolas Sarkozy et moi, ce n'est pas un secret", a déclaré par la suite Jean-François Copé sur RTL. Le temps des tractations ne fait que commencer.

Ma. G.