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En lice pour 2017, François Fillon doit maintenant unir la droite

François Fillon, le 6 février 2017.

François Fillon, le 6 février 2017. - PHILIPPE WOJAZER - POOL - AFP

François Fillon, très net vainqueur dimanche de la primaire de la droite face à Alain Juppé, sera le champion de son camp pour l'élection présidentielle de 2017. Premier chantier: rassembler son parti avant un scrutin où il aura de bonnes chances de l'emporter face au FN et à une gauche atomisée.

Longtemps sous-estimé dans la course à l'investiture de la droite, François Fillon peut désormais compter sur un large ralliement au sein de sa famille politique. Large vainqueur au premier comme au second tour de la primaire de la droite et du centre, celui qui a longtemps été moqué et cantonné au rôle de "collaborateur" de Nicolas Sarkozy est l'objet de toutes les attentions. En effet, deux sondages réalisés peu après les résultats le donne comme le prochain président de la République. Le bal des courtisans avait, lui, déjà commencé. 

Salué par François Fillon, lors du discours au QG de campagne, Nicolas Sarkozy a "adressé (ses) sincères félicitations. Le moment est venu de se rassembler autour de François Fillon (...) pour l'alternance dont la France a besoin en 2017." Et s'il est peu probable que l'ancien président de la République brigue un quelconque maroquin ministériel, nombre de ses soutiens souhaitent a minima conserver leur investiture aux prochaines législatives.

L'emphase de Ciotti, l'ex-filloniste

Ainsi François Baroin, Eric Ciotti ou Laurent Wauquiez, patron par interim de Les Républicains, soutiens de Nicolas Sarkozy, ont adressé leurs "chaleureuses félicitations" pour le premier et le troisième et salué un "mouvement inédit dans l'histoire politique contemporaine pour le second ancien filloniste.

Les félicitations sont aussi de rigueur chez le candidat malheureux du premier tour Bruno Le Maire qui avait rejoint le camp Fillon dès la semaine passée. 

"Bravo à François. Le combat pour l'alternance commence maintenant!", a écrit sur Twitter celui avait accompagné l'ancien Premier ministre sur les plateaux télés dans l'entre deux tour.

A l'inverse, Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-François Copé ont salué la victoire de François Fillon ce soir. La première notant "la victoire de la droite républicaine et du centre" quand le second se dit "à sa disposition" malgré la guerre ouverte qui les a opposée. De même son ex soutien Valérie Pécresse lui a adressé "ses plus vives félicitations. (...) Quelles que soient nos différences de sensibilité, nous devons tous nous rassembler dès aujourd'hui pour réussir le redressement de notre pays".

La bataille du centre

Le centriste Jean-Christophe Lagarde qui après s'être allié à Nicolas Sarkozy aux régionales de 2015 avait rejoint Alain Juppé dans la bataille de la primaire s'est aussi déclaré prêt à discuter avec le "candidat légitime" de la droite en 2017. Au contraire, François Bayrou a laissé plané un doute quant à ses intentions futures et Emmanuel Macron a appelé sur BFMTV les partisans de Juppé à le rejoindre.

Et face à ses propositions de services plus ou moins claires, les soutiens de François Fillon appellent eux au rassemblement sans distinction. "Ce score (...) permet d'unifier naturellement l'ensemble de la droite mais en même temps tout le centre", s'est félicité le patron de la région Loire-Atlantique Bruno Retailleau sur BFMTV. Même son de cloche chez Valérie Boyer, porte-parole du candidat ou encore Gérard Larcher le président du Sénat:

"Demain, c'est une nouvelle bataille qui va s'ouvrir, celle de l'alternance. Nous irons à la rencontre de tous les Français aux côtés de François Fillon pour la gagner pour la France".

Les guerres intestines de la droite devront rester dans le placard. Il y a 5 ans, la gauche avait montré que c'était possible. Un temps tout du moins.

Samuel Auffray avec AFP