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Crise de l'UMP : le ras-le-bol des militants

A l'UMP, la rupture est consommée entre la base et les dirigeants.

A l'UMP, la rupture est consommée entre la base et les dirigeants. - -

Au douzième jour de crise à l’UMP, alors qu’aucune solution ne semble encore se dessiner pour sortir de l’impasse, les militants commencent à ressentir un très gros ras-le-bol.

"Dans les deux camps, plus personne n’est partisan, tout le monde en a marre" le cri du cœur vient d’un militant pro-Copé. "Entre copéistes et fillonnistes, au début, on avait tendance à se déchirer, maintenant on se retrouve sur une chose : y en a marre" confirme un autre jeune militant, qui a fait campagne pour Fillon. Alors qu'au douzième jour de la crise à l'UMP, aucune solution ne se profile pour en sortir, la base commence à afficher son ressentiment à l'égard du combat des chefs.

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Partout, c’est le même son de cloche, les militants évoquent leur lassitude. Il y a "un ras-le-bol profond", confirme Frédéric Rousse, attaché parlementaire du député Damien Meslot, "les militants ont envie que tout ça s’apaise. Que les querelles s’arrêtent."

Exaspération

Les fédérations de Franche-Comté, territoire de Belfort, du Doubs et du Jura ont d'ailleurs lancé "un appel à l'Union" réclamant la création d'une Commission des sages, qui organise une nouvelle élection ainsi que le retrait du groupe R-UMP de l'Assemblée nationale.

Unis, les militants le sont unis, comme le confirme Sébastien Leblanc, responsable Jeunes UMP du Nord, "ce n’est pas parce qu’il y en a trente qui s’engueulent à Paris que les 300.000 derrière sont en train de s’engueuler, ce n’est pas vrai du tout".

Avec l’exaspération, c’est l’inquiétude qu’on sent poindre chez les militants. Pour Frédéric Rousse, ce n’est pas une inquiétude sur le fait que l’UMP survive ou non, mais plutôt sur la capacité à "recoller les morceaux" dans l’avenir. Dans les permanences et sur les marchés, on s'inquiète aussi de l'image que donne le parti.

"Il faut revoter"

Parmi les militants, l’idée fait son chemin, d’un nouveau vote. Pour Thibaud Duchêne, qui milite pour la transparence du vote, il en va de la légitimité l'élection. Frédéric Rousse estime, lui, que les militants sont "pour toute solution qui permettra de sortir de la crise". Et cette solution pourrait passer par un troisième homme. "Que les deux se retirent", tranche Frédéric Rousse. Comme David Douillet, qui ce jeudi matin sur BFMTV jugeait que "aujourd'hui, aucun des deux n'a de légitimité".

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"Je ne quitterai pas le parti"

Agacés certes, mais pas prêts à partir, les militants ne semblent pas tentés par d'autres partis. "On n'a pas de retours de cartes. Même si les gens sont très exaspérés, on n'a pas de fuites vers d'autres sphères politiques. On n'en est pas là".

"On est de droite et notre plus grand problème, c'est qu'aujourd'hui, que ce parti qui est le nôtre ne fonctionne plus." Mais on ne va pas aller ailleurs", insiste Thibaud Duchêne. "Moi, demain, filloniste, je ne quitterai pas le parti si François Fillon forme un nouveau parti".

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"Faites-vous entendre"

Reste aux militants la voie de la mobilisation. "C’est à présent sur le terrain que la mobilisation va s’organiser pour arrêter cette guerre des chefs stupide, et remettre en ordre de marche dans l’union notre Mouvement" précise le communiqué des Fédération de l'UMP qui appellent à l'union.

David Douillet exhortait, lui aussi, ce jeudi matin les militants et sympathisant : "ne perdez pas courage et faites-vous entendre". Jusqu'au Figaro, qui dans son édito jeudi l'évoquait aussi : "il ne restera plus qu'une grande manifestation des électeurs de la droite... contre la sottise de ses dirigeants".

Magali Rangin/ Sujet vidéo Thomas de Rochechouart