BFMTV
Les Républicains

Crise à l' UMP : Copé orchestre le retour du parti comme force d'opposition

François Fillon et Jean-François Copé

François Fillon et Jean-François Copé - -

Exit la proposition de référendum. Au douzième jour du chaos UMP, le président proclamé clame qu'il est le président du premier parti d'opposition. Et le fait savoir.

Avec pas moins de sept communiqués en une journée, l'UMP sonnait jeudi la fin de la crise, et orchestrait son grand retour dans son rôle de première force d'opposition au gouvernement socialiste. Le message est clair : une fois acté (temporairement) l'échec des négociations entre son président et son rival, Jean-François Copé est aux manettes et le chaos UMP au placard. Le parti s'attèle à critiquer le rejet du budget au Sénat, la réforme du calendrier électoral, la politique migratoire de Manuel Valls. Exit, donc, les querelles intestines, l'arbitrage de Nicolas Sarkozy et le référendum proposé sur l'organisation d'une nouvelle élection pour "préserver l'unité" du parti, dixit Jean-François Copé. Puisque François Fillon a conservé son groupe dissident à l'Assemblée nationale, les discussions sont terminées.

"Désormais, je ne vais plus être que le premier opposant à François Hollande", martelait déjà mercredi le maire de Meaux, immédiatement après la déclaration au Journal officiel du "R-UMP" mené par l'ancien Premier ministre. Depuis, ses lieutenants répètent à l'envie l'élément de langage, multipliant les apparitions télé pour mieux peser sur les négociations, qui sont toujours bien réelles en coulisse.

Premier pas

Jeudi matin encore, Rachida Dati feignait de croire que tout était rentré dans l'ordre rue Vaugirard. "Aujourd'hui, Jean-François Copé fait le boulot. Il est militant et opposant. Il s'oppose à la politique mise en place par le gouvernement, il a été élu pour ça", assure l'ancienne ministre sur BFMTV. Un optimisme qui cache en réalité un vrai malaise. Car en l'UMP est aujourd'hui dans l'impasse. "Chacun doit y mettre du sien, on est ridicules", s'énerve-t-elle, résumant toute la problématique de cette sortie de crise qui n'en finit pas.

La communication politique passée, la formation politique reste plongée dans un chaos dont elle ne sortira que lorsque François Fillon ou Jean-François Copé accepteront l'un ou l'autre de concéder un peu de terrain sur ce qu'ils tiennent comme élément de pression, le premier la menace d'un groupe dissident à l'Assemblée nationale, le second l'arrêt des négociations et la confiscation définitive d'un parti pour la présidence duquel il a été officiellement désigné. Comme le dit si bien Bruno Le Maire, "en diplomatie, toute la difficulté est de savoir qui va faire le premier pas".

Tristan Berteloot