Copé de retour avec un livre et le regard tourné vers 2017

Jean-François Copé vous avait manqué? Préparez-vous à beaucoup le revoir dans les prochains jours. Pour le député-maire de Meaux, silencieux depuis son départ forcé de la présidence de l'UMP en mai 2014 en plein scandale Bygmalion, l'opération retour est lancée.
Un an et demi après, il revient sur le devant de la scène avec un livre, Le sursaut français, qui paraîtra le 20 janvier aux éditions Stock (350 pages, 20 euros). Il est aussi ce jeudi en couverture du magazine Valeurs actuelles, qui en publie les bonnes feuilles.
Mais ce n'est pas tout. Invité de Marc-Olivier Fogiel mardi prochain sur France 3, l'ancien ministre, 51 ans, devrait s'épancher sur son Divan. Plusieurs interviews sont aussi prévues la semaine suivante, et des déplacements à Lille, dans le Nord, puis à Forbach, en Moselle, sont programmés fin janvier.
"Premières confidences"
"Copé brise le silence", prévient Valeurs Actuelles, se targuant d'avoir recueilli ses "premières confidences". Qu'a à dire l'ancien patron de la droite aux Français? Jean-François Copé revient notamment sur les conditions de sa chute et sur sa traversée du désert. "Poignardé" par ses amis lors d'un bureau politique de l'UMP, le 27 mai 2014, où les principales personnalités du parti -la "meute", écrit-il- l'ont acculé à la démission, il a "touché la haine du doigt", explique-t-il dans son ouvrage.
Aujourd'hui, Jean-François Copé se dit "changé" à l'issue d'un travail de "reconstruction" loin des caméras. Revenu "des profondeurs de la terre". "Ce n’est pas le même homme que vous avez devant vous", affirme-t-il.
Il ne manque pas d'égratigner Nicolas Sarkozy, son successeur à la tête du parti - depuis rebaptisé Les Républicains - avec lequel les relations se sont envenimées à mesure des développements judiciaires de l’affaire Bygmalion. Les élections régionales de décembre furent un véritable "désaveu", tacle-t-il
Marche vers la primaire?
Dans son livre, écrit après un "tour de France", il avance également une série de propositions. L'élu de Seine-et-Marne plaide entre autres pour "un concordat avec l'islam", pour "la création d’une forme de numéro de Siret pour chacun dès son entrée sur le marché du travail", pour "le retour aux 39 heures dans la fonction publique" et un "référendum d'entreprise" pour "régler sans drame le problème lancinant des 35 heures".
Jean-François Copé explique aussi que si la droite revient au pouvoir en 2017, elle devra "prendre, dans les six premiers mois du quinquennat,des décisions essentielles, concernant, par exemple, le temps de travail, le code du travail, la fiscalité, l’éducation, les retraites". Et -c'est d'ailleurs sans doute là la principale originalité parmi les mesures qu'il propose- "gouverner par ordonnances".
Faut-il y voir une ébauche de programme pour 2017? "Il vise la présidence de la République", analyse Apolline de Malherbe, éditorialiste politique de BFMTV.
"Il ne le dit pas évidemment de manière aussi frontale mais on le sent bien à travers les lignes. Il estime que si la réception du public (par rapport à son livre, Ndlr) est bonne il pourra aller vers la primaire et peut être même vers la présidence de la République."
Reste toutefois l'enquête sur la société Bygmalion et les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, qui plane toujours comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de Jean-François Copé.