"Chacun doit être dans son rôle": Wauquiez charge Retailleau avant l'élection pour la présidence LR

Une fin de campagne offensive. Alors que les adhérants des Républicains s'apprêtent à voter ce week-end pour leur président, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez tenaient chacun leur dernier grand meeting.
Pour le député Droite républicaine, sa réunion se tenait à Jonage en Auvergne-Rhône-Alpes, la région qu'il a présidée de 2016 à 2024. Et sa dernière intervention s’est révélée particulièrement virulente à l'égard du ministre de l'Intérieur.
"À partir du moment où vous acceptez d'intégrer une équipe eh bien vous ne critiquez pas le président de la République parce que vous avez accepté de siéger au Conseil des ministres toutes les semaines", juge-t-il devant ses soutiens.
"Bruno a dit qu’il voulait être ministre de l'Intérieur et que c'était sa priorité. C'est très bien et ça peut être très utile, mais pas cumulé avec président des Républicains. Sinon la parole des Républicains ne pourra pas être en mesure de mettre la pression sur François Bayrou pour que les choses bougent dans les domaines où nous l'attendons", estime Laurent Wauquiez.
"Qui peut croire aujourd'hui, avec l'explosion de l'insécurité et de l'immigration, qu'on peut être ministre de l'Intérieur et cumuler avec autre chose? C'est pas comme il y a 20 ans, comme il y a 30 ans, tout a changé (...) qui peut croire à l'instant que le ministre de l'Intérieur a l'esprit libre pour s'occuper d'autre chose que de la tâche gigantesque qu'il doit mener?", s'interroge encore le candidat.
Un "duo" proposé à Retailleau en cas de victoire
Laurent Wauquiez estime que "chacun doit être dans son rôle et sa mission", ne manquant pas de critiquer les récents faits d'insécurité survenus ces dernières semaines alors que Bruno Retailleau est locataire de Beauvau.
"On parle de la France, on ne parle pas de la Bolivie. On ne parle pas du Mexique on parle de la France. À Saint-Ouen, vous avez une école qui a été à côté d'un point de deal, qu'est-ce qu'on ferme? L'école. Mais il y a 20 ans quand Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur jamais il eut été possible qu'on ferme une école pour laisser vivre un point de deal", dénonce-t-il.
"On tire contre les prisons à coups de kalachnikov. On kidnappe des gens dans la rue comme si on était à Bogota et on écrase des sapeurs-pompiers à Évian", poursuit-il encore.
Celui qui affirme avoir "tout fait pour éviter" cette campagne face à Bruno Retailleau propose à ce dernier un "duo": "quand je gagnerai l’élection je proposerai à Bruno Retailleau d’être vice-président".
Ni critique ni "petite phrase" pour le ministre-candidat
Pour le ministre de l'Intérieur, rendez-vous était pris à Nîmes. Bruno Retailleau, dans une interview accordée à BFMTV à la sortie de son meeting, "ne sait pas ce qui se passera dimanche" mais a "aimé" faire cette campagne.
"Je n'ai jamais émis la moindre petite phrase la moindre critique et ce jusqu’à ce soir c’est-à-dire jusqu’au dernier meeting", souligne le candidat, "j'ai trouvé des militants qui étaient en train de retrouver un espoir dans leur famille politique, dans les valeurs de la droite".
"Ce que j’ai fait avec les adhérents, demain, je veux le faire avec les électeurs", conclut-il auprès de BFMTV.
Le résultat de l'élection interne pour la présidence de LR, à laquelle peuvent voter quelque 120.000 adhérents, sera proclamé ce dimanche soir.