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Alain Juppé dénonce les "soutiens venus de l'extrême droite" de François Fillon

Alain Juppé en direct depuis Toulouse, le 22 novembre 2016.

Alain Juppé en direct depuis Toulouse, le 22 novembre 2016. - BFMTV

Invité de BFMTV depuis Toulouse, le maire de Bordeaux Alain Juppé s'en est pris à son adversaire François Fillon à quelques jours du second tour de la primaire à droite.

Désormais en position de challenger, alors que les sondages le donnaient pendant des mois favori avant le premier tour de la primaire à droite, Alain Juppé tape désormais fort sur son concurrent François Fillon avant le second tour de la primaire à droite. 

> Fillon et ses "soutiens venus de l'extrême droite"

Invité de BFMTV juste avant son meeting de Toulouse, ce mardi soir, le maire de Bordeaux a expliqué être le seul en mesure de rassembler la droite et le centre, sans qui selon lui il n'est pas possible de l’emporter en 2017. Et a dénoncé les "soutiens venus de l'extrême droite" de François Fillon.

"Fillon a retrouvé son équipier qui était Nicolas Sarkozy. J'entends sur les ondes de plus en plus de soutiens venus de l'extrême droite, qui soutiennent la candidature de François Fillon. Moi je suis avec une droite ouverte et le centre - l’UDI, le Modem - sans lesquels nous ne gagnerons jamais une élection présidentielle. C’est la raison pour laquelle je dis aux électeurs, 'pensez au premier tour de l’élection présidentielle'", a-t-il fait valoir.

> "Deux visions différentes de la société" française

Alain Juppé s'est par ailleurs distingué de la ligne de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy sur les questions économiques - "supprimer 500.000 fonctionnaires, cela ne tient pas la route", a-t-il lancé - et sur les questions sociales. Il lui reproche notamment de ne pas avoir une position claire sur l'avortement. 

"Je voudrais rappeler que dans un de ses ouvrages récents, François Fillon avait écrit que l’avortement était un droit fondamental. Donc il a changé d’avis. Ce que je peux admettre, naturellement. Puis il distingue sa conviction personnelle - c'est important la conviction personnelle, pour un président de la République - et puis ce qu’il ferait s’il était élu. C’était utile de le clarifier", a-t-il estimé, après que François Fillon a déploré qu'il tombe "si bas" en s'attaquant à sa position sur le sujet.

L'ancien Premier ministre a également marqué sa différence sur la loi Taubira ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels. Alain Juppé "crain(t)" que la réécrire ne serait-ce que partiellement pour y restreindre les droits de filiation ne ravive les tensions dans la société française.

"Je ne le ferai pas", a-t-il assuré. "C'est la raison pour laquelle je dis que nous avons deux visions différentes de la société et de l'évolution de ses moeurs. Revenir en arrière serait tout à fait contre-productif". 

Egalement interrogé sur une campagne du ministère de la Santé contre le sida, Alain Juppé a regretté la décision des maires de ville d'Aulnay-sous-Bois et d'Angers - un de ses soutiens - de recouvrir des affiches où l'on voyait des couples d'homosexuels.

"Je n'aurais pas pris une telle décision", a-t-il dit. "En termes de communication, il faut frapper fort pour protéger nos enfants contre cette épidémie qui n'est pas éradiquée."

> Victime d'une campagne de "calomnie"

Enfin, Alain Juppé s'est plaint d'être victime d'une campagne de calomnie et a déploré le silence de François Fillon à son endroit. 

"Depuis des mois, je subis des attaques absolument ignominieuses, calomniatrice", a expliqué l'édile. "On m’a d’abord prêté la construction d’une grande mosquée à Bordeaux, on m’a qualifié d’'Ali Juppé', aujourd’hui je suis 'salafiste' et 'antisémite'. Je n’ai jamais entendu Fillon s’en indigner. Cette campagne continue, elle m’a fait beaucoup de tort."

En meeting à Toulouse, il a été plus loin dénonçant une campagne "dégueulasse". 
Violette Robinet