Le Pen a fait ouvrir un compte en Suisse, révèle Mediapart

Mediapart affirme mercredi que Jean-Marie Le Pen s'est fait ouvrir un compte en Suisse en 1981 par un proche du FN. 300 000 euros auraient été déposés sur ce compte UBS entre 1984 et 1986. Alors que Marine Le Pen se veut irréprochable en plein scandale Cahuzac, la présidente du FN justifie ce compte suisse par « un emprunt souscrit à l'UBS ».

Jean-Marie Le Pen se trouve dans la même position que François Hollande, son trésorier de campagne ayant utilisé tout comme celui du chef de l'Etat les services de plusieurs sociétés offshore dans les années 1990 (voir encadré), écrit mercredi Mediapart.
L'éditeur Jean-Pierre Mouchard, ancien trésorier du micro-parti Cotelec, proche du Front national, avait déjà ouvert un compte à l'Union des Banques suisses (UBS) pour le compte de Jean-Marie Le Pen, en mars 1981, ajoute le site d'informations.
Interrogée par Mediapart, Marine Le Pen a justifié l'ouverture de ce compte suisse par un « emprunt souscrit à l'UBS ».
Son père, aujourd'hui président d'honneur, a indiqué que cet emprunt de son ancienne société d'édition de disques était liée à un emprunt « dans le cadre de la loi, avec intervention des autorités françaises ».

Marine Le Pen embarrassée

Jean-Marie Le Pen assure également que le compte appartenait entièrement à Jean-Pierre Mouchard, et que ce dernier n'agissait pas pour son compte, contrairement à ce que laisse penser un document publié par Mediapart.
Après avoir révélé que l'ancien Ministre du Budget Jérôme Cahuzac détenait un compte à l'étranger, Mediapart lance une charge contre le fondateur du FN et embarrasse sa fille Marine, qui se voulait irréprochable en pleine affaire Cahuzac.
La semaine dernière déjà, Le Monde avait révélé qu'un conseiller de Marine Le Pen, ancien avocat, avait aidé l'ex-ministre du Budget socialiste Jérôme Cahuzac à ouvrir son compte en Suisse.
Mediapart dit s'appuyer en partie sur des documents déjà diffusés par L'Evénement du jeudi, un hebdomadaire aujourd'hui disparu.
En 1997, la première femme du dirigeant du FN, Pierrette Le Pen, avait accusé son ancien mari d'avoir fraudé le fisc, évoquant une fortune cachée dans plusieurs banques suisses, ce que Jean-Marie Le Pen avait démenti.

300 000 euros de dépôts

Selon Mediapart, Jean-Pierre Mouchard a ouvert un compte à l'UBS pour le compte de Jean-Marie Le Pen, dont la signature figure sur un document où son ex-trésorier est présenté comme représentant de l'ex-dirigeant du FN.
D'autres documents tendent à montrer que deux millions de francs environ (300 000 euros) étaient déposés sur le compte 386.047.00.W entre juin 1984 et avril 1986, sous la forme de placements fiduciaires, ce qui contredirait l'idée d'un emprunt.
« Non, il n'y avait pas deux millions de francs, rétorque Jean-Marie Le Pen. La Serp s'est servie de cet emprunt et l'a remboursé dans les années qui ont suivi ».
Selon d'autres documents diffusés par Mediapart, Jean-Pierre Mouchard a opéré dans les années 1990 des virements internationaux à travers Overseas Property Services Limited à Gibraltar, pour renflouer l'une de ses maisons d'édition française, Magellan.
C'est la société fiduciaire Isola et Isola, également située à Gibraltar, qui gère les opérations de l'éditeur liées à Overseas Property Services Ltd, mais aussi celles liées à la société panaméenne Hadret Al-Raiss, dont Jean-Pierre Mouchard est actionnaire, ajoute le site.

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Jean-Jacques Augier, trésorier de la campagne présidentielle de François Hollande, a admis la semaine dernière avoir ouvert des sociétés aux Iles Caïmans, un paradis fiscal.

La Rédaction avec Reuters