Le duel télévisé Fillon-Copé n'a pas fait recette

Le duel qui a opposé jeudi soir sur France 2 les adversaires pour la présidence de l'UMP, Jean-François Copé et François Fillon, a désintéressé les téléspectateurs, l'émission réalisant moins de 10% de part d'audience, selon Médiamétrie.
"Des Paroles et des Actes", émission au cours de laquelle les candidats ont exposé leur différence de style et leurs nuances idéologiques en évitant soigneusement la confrontation, a rassemblé 2,333 millions de téléspectateurs, soit 9,9% de part d'audience.
Le dernier débat de la primaire socialiste, en octobre 2011, avait réuni 5,9 millions de téléspectateurs.
A la même heure jeudi soir, Masterchef sur TF1 totalisait 4,754 millions de téléspectateurs et une série américaine sur M6 5,34 millions de personnes.
L'ancien ministre UMP Xavier Bertrand, qui a annoncé vendredi son soutien à François Fillon, a salué « une réussite »: « Beaucoup avaient peur: moi-même, après les débuts de la campagne, j'avais peur qu'il y ait des dérapages, qu'il y ait des attaques, il n'en a rien été. Et nous avons montré que l'unité, le "U", c'est la première lettre de l'UMP ».
Pour l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, soutien du député-maire de Meaux, « Copé a marqué un point ». Même verdict pour l'ancienne ministre Nadine Morano, qui a estimé sur BFMTV et RMC que le secrétaire général de l'UMP était « mieux armé pour ramener vers nous tous ceux qui sont partis vers le FN ».
« Je trouve que le langage utilisé par François Fillon est plus en rondeur, Jean-François Copé dit clairement la vérité », a-t-elle dit au lendemain du vrai-faux débat au cours duquel François Fillon a conforté sa posture de « rassembleur » pédagogue et Jean-François Copé sa stratégie plus percutante de « résistant » à la majorité socialiste.

Marine Le Pen invite « les patriotes » de l'UMP

Le directeur de campagne du député de Paris, Eric Ciotti, considère que François Fillon a « montré sa sérénité, sa force, sa capacité de rassemblement. Il a montré une vision lucide de notre pays ».
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a jugé pour sa part que le débat avait avant tout profité à Marine Le Pen et au FN.
A la question de savoir si elle voyait un vainqueur à cet exercice inédit à droite, elle a répondu: « Oui, Marine Le Pen. Marine Le Pen, sous les fenêtres de laquelle Jean-François Copé n'a cessé d'entraîner François Fillon, qui s'est laissé faire ».
Selon elle, les deux candidats ont enterré la stratégie électorale du "front républicain", François Fillon rejoignant Jean-François Copé sur le « ni Front national ni Front républicain ».
Ils sont tombés d'accord pour ne pas appeler à voter PS en cas de duel avec l'extrême droite au second tour d'une élection.
Dans un communiqué, Harlem Désir, 1er secrétaire du PS, dénonce « une droite qui a perdu sa boussole républicaine ». Selon lui, les deux concurrents « ont offert un spectacle de duettistes se faisant la courte échelle sur les thèmes de prédilection du Front national ».
Marine Le Pen les accuse au contraire dans un communiqué d'avoir « rivalisé d'insultes à l'encontre du Front national et de ses électeurs ».

La Rédaction avec Reuters