Le baromètre des éditorialistes - Le fossé Valls-Hamon est "la tombe où sera enterré le PS"

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> Christophe Barbier: "Manuel Valls décrète une sorte de motion de censure contre la candidature de Benoît Hamon"
"Le fossé entre Manuel Valls et Benoît Hamon est là depuis longtemps. On le voit aujourd'hui, parce qu'il y a ces déclarations sur la place publique, mais il est énorme depuis l'épisode des frondeurs. Benoît Hamon a tenté de renverser le gouvernement dirigé par Manuel Valls. Aujourd'hui, Manuel Valls lui rend la monnaie de sa pièce et décrète une sorte de motion de censure contre sa candidature, en ne donnant pas son parrainage. Il considère que Benoît Hamon ne sera pas au second tour, et qu'il faut penser l'après désastre présidentiel.
Il y a quelques mois, lorsque François Hollande était le héros du livre de Davet et Lhomme, Manuel Valls n'a pas été très loyal avec le président, il l'a plutôt poussé dehors pour être candidat à la primaire. En politique, la loyauté n'est qu'un concept, et la trahison est un des rapports de force possibles. Ce fossé qui se creuse, c'est la tombe où sera enterré le Parti socialiste après l'élection présidentielle".
"Nous sommes dans l'explosion, la disparition du PS. Benoît Hamon a échoué dans son grand acte d'alliance avec Jean-Luc Mélenchon. Tout le monde considère qu'il a déjà perdu la présidentielle. Donc on prépare l'après. L'après, c'est un socialisme schismatique, où l'on va voir Valls d'un côté, Hamon de l'autre. Nous sommes revenus en 1971, quand le PS était totalement éclaté, avant que François Mitterrand ne lui redonne une unité."

> Laurent Neumann: "les prémices de l'explosion du PS"
"Benoît Hamon n'avait pas besoin de ça, d'être lâché par l'ancien Premier ministre. Et dans l'entourage de Manuel Valls, les mots employés sont encore plus durs que ceux qu'il a utilisés devant ses soutiens mardi soir. On dit par exemple que Benoît Hamon n'a rien fait depuis six semaines pour tendre la main à Manuel Valls et ses amis. Peut-être que l'on a assisté mardi aux prémices de l'explosion du Parti socialiste, peut-être que les deux fameuses 'gauches irréconciliables' dont parlait Manuel Valls sont à l'intérieur même du PS.
Benoît Hamon a eu parfaitement raison de faire la comparaison avec François Fillon et Alain Juppé: ces deux-là ne sont d'accord sur rien, mais pourtant ils se sont mis l'un à côté de l'autre pour tenter de gagner la présidentielle. Ce ne sera pas le cas au Parti socialiste".