Le baromètre des éditorialistes: la démission de Hulot est "un coup de massue pour l'exécutif"

La démission-surprise de Nicolas Hulot est un coup dur pour l'exécutif en cette rentrée 2018. Analyse de nos éditorialistes.

Nicolas Hulot, démissionnaire du gouvernement ce mardi matin, complique la rentrée déjà bien chargée du gouvernement. Aux avant-postes de la défense de l'environnement depuis près de 30 ans, Nicolas Hulot a été pendant 15 mois un ministre populaire se défendant sans cesse d'être au bord de la démission d'un poste qui ne l'a jamais fait rêver. Mais la rupture avec l'exécutif est désormais consommée.

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> Ruth Elkrief: "Un coup de massue sur l'ensemble de l'exécutif"

"On peut dire que la rentrée va être difficile, et c'est un euphémisme, pour le gouvernement et le président qui est dans l'avion pour le Danemark et en communication avec ses plus proches conseillers depuis son avion. C'est une surprise. Hier soir (lundi) à l'Elysée, il y a eu des discussions, des commentaires sur cette fameuse réunion avec les chasseurs. Mais globalement, on était plutôt optimiste. On se disait, 'ça va c'est calme'. En revanche, il n'a pas répondu apparemment à quelques textos qui lui ont été envoyés dans la soirée. Donc là il y a eu une petite inquiétude mais elle n'était pas confirmée. Et ce matin, j'ai pu voir un proche qui a appris la nouvelle en direct, comme ça à la radio.

C'est vrai, il y a un coup de massue, ce matin sur l'ensemble de l'exécutif. En même temps, la question n'était pas 'est-ce qu'il va démissionner?', la question était 'quand?', la question était 'comment'. Il l'a fait à la manière de Nicolas Hulot c'est-à-dire sans prévenir personne, ce qui en politique, et je dirais même dans une entreprise, dans une organisation, c'est assez particulier, ce n'est pas habituel. En général, on prévient les principaux concernés, par courtoisie, c'est le mot qu'a utilisé Benjamin Griveaux tout à l'heure."

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> Christophe Barbier: "La plus grande crise gouvernementale depuis le départ de François Bayrou"

"C'est un énorme coup de théâtre car Nicolas Hulot après avoir soufflé le chaud et le froid, donnait l'impression de s'être arrimé au gouvernement et avait, disait-il, la volonté de travailler sur cinq ans. Coup de théâtre, au lendemain d'un accord sur les chasseurs, c'est sans doute l'effet déclencheur. Parce que c'est une concession de plus dans son parcours, tout de même.

Partir parce que l'on va chasser le grand tétra ou le fuligule milouin et ne pas être parti sur le glyphosate ou des arbitrages sur le nucléaire, ça semble un petit peu anodin. C'est tout de même la plus grande crise gouvernementale depuis le départ obligé de François Bayrou, il y a un peu plus d'un an pour des raisons d'affaires."

David Namias