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La tournée de Trierweiler, un "business juteux", accuse Le Roux

Valérie Trierweiler le 23 novembre dans l'émission anglaise "The Andrew Marr Show", à Londres

Valérie Trierweiler le 23 novembre dans l'émission anglaise "The Andrew Marr Show", à Londres - AFP - The Andrew Marr Show - BBC One

La tournée promotionnelle de Valérie Trierweiler fait grincer des dents. A droite comme à gauche, on accuse l'ancienne compagne de François Hollande de véhiculer une image négative de la France et de la fonction présidentielle.

De nouveau, Valérie Trierweiler met les nerfs des politiques à rude épreuve. A la veille de la sortie de Thank you for this moment, la traduction anglaise de son livre, l'ancienne compagne de François Hollande assure une campagne promotionnelle qui fait grand bruit en Europe. Une du Times et du Telegraph, "confidences" à la BBC, mais aussi au quotidien italien La Repubblica… Valérie Trierweiler distille les scoops dans les médias étrangers, rappelle sa détresse de femme trompée et ne se prive pas d'étriller François Hollande. Les médias anglais, eux, ne demandent pas leur reste: goguenard, le Daily Mail a même qualifié le chef de l'Etat de "coureur de jupons".

Valérie Trierweiler triomphe, et
l'aspect financier devrait, lui aussi, être intéressant. Rien qu'en France, où son livre s'est déjà vendu à plus de 600.000 exemplaires, l'ouvrage devrait lui rapporter entre 1,3 et 1,7 million d'euros, selon son éditeur français Laurent Beccaria, directeur des Arènes.

"Qu'on l'aime ou pas, c'est le chef de l'Etat"

Impuissants devant un tel tapage médiatique, certains responsables politiques refusent de commenter l'affaire. D'autres, n'y tenant plus, partagent publiquement leur colère. Invitée de BFMTV lundi matin, l'eurodéputée UMP Nadine Morano fustige l'attitude de celle qui a partagé la vie de François Hollande: "si elle avait un peu une conscience de respect de son pays, au-delà de l'homme avec qui elle avait accepté d'être à l'Elysée, elle ne se comporterait pas de cette manière, aller faire du fric sur son histoire personnelle, et aller critiquer celui qui est quand même, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, le chef de l'Etat".

"Elle est quoi qu'elle puisse en dire, en situation de vengeance personnelle, qui fait une promotion négative à la fois de monsieur Hollande mais aussi de la France qu'elle ridiculise partout ou elle passe", a poursuivi Nadine Morano.

Dimanche, Bruno Le Maire a lui insisté sur sa volonté de "ne pas juger la vie privée des gens". Mais il estime que cette histoire est "désolante pour l'image de la France".

Cambadélis "mal à l'aise"

A gauche non plus, la tournée très médiatique de Valérie Trierweiler ne passe pas. Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, voit dans ses confidences un "mensonge" qui donne lieu à un "business juteux". "C'est quelque chose qui dépasse l'entendement", juge ce proche de François Hollande. Olivier Faure, porte-parole du PS, a été direct lui aussi. Lundi matin sur Twitter, il a écrit un court message, "Merci pour cet argent", accompagné notamment du mot-clé "Shametour" (la tournée de la honte).

Quant au chef du parti, Jean-Christophe Cambadélis, il se dit "mal à l'aise" et pointe une "récidive" à travers une campagne à l'étranger: "je savais que la vengeance était un plat qui se mangeait froid, mais je ne savais pas que c'était un plat qui se mangeait plusieurs fois".

Le premier secrétaire du PS estime que Valérie Trierweiler "ne se rend plus compte des conséquences de ses propos. C'est une image déplorable des Français qui est présentée". Et cela n'est qu'un début: Valérie Trierweiler envisage également de partir à Rome, Madrid et aux Etats-Unis faire la promotion de son livre.

Ariane Kujawski