La situation en Corse donne des idées au Front de libération de la Bretagne

Après la promesse de Gérald Darmanin "d'aller jusqu'à l'autonomie" de la Corse, le Front de libération de la Bretagne demande l'organisation d'un référendum "d'autonomie ou d'indépendance" et menace d'actions violentes si le gouvernement refuse.

Quand l'île de Beauté inspire jusqu'aux côtes bretonnes. Pour apaiser les tensions provoquées par la mort du nationaliste et assassin du préfet Erignac Yvan Colonna, Gérald Darmanin a promis mercredi dernier "d'aller jusqu'à l'autonomie" de la Corse. Une annonce qui a fait réagir les militants indépendatistes bretons.

"Le peuple corse n'est écouté par le gouvernement qu’à la suite d’actions violentes", estime l'Armée révolutionnaire bretonne dans un communiqué envoyé lundi à la rédaction de Ouest-France.

Demande d'un référendum "d'autonomie ou d'indépendance"

Début mars, des affrontements entre la jeunesse corse et les forces de l'ordre ont éclaté à la suite de l'agression violente d'Yvan Colonna à la prison d'Arles, le 2 mars.

Le gouvernement s'est montré depuis ouvert aux discussions avec les indépendantistes. De quoi donner des idées aux Bretons.

Le Front de libération de la Bretagne, co-signataire, demande dans ce communiqué l'organisation d'un référendum pour le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, et sur "l'autonomie ou l'indépendance de la Bretagne".

Les militants bretons conçoivent ainsi "la lutte armée comme un complément à la lutte politique". Ils demandent l'organisation des deux référendums avant le 31 décembre 2022, et menacent dans le cas contraire de "passer à l’action".

Des actions violentes dans les années 1970

Le Front de libération de la Bretagne s'est fait connaître dans les années 1960 et 1970 avec des actions violentes, notamment avec l'attentat du château de Versailles, en 1978, qui avait endommagé une aile du monument. Ou encore dans les années 2000 avec l'explosion d'un restaurant Mc Donald à Quévert (Côtes-d'Armor), qui avait fait un mort.

Ces dernières années, le mouvement s'était mis en sommeil. Pour finalement revenir en novembre dernier, lorsque le Front de libération de la Bretagne avait revendiqué plusieurs attaques contre des résidences secondaires.

Pauline Boutin