Budget de la sécu et de l'État 2025: Élisabeth Borne n'est "d'accord avec rien"

L'ancienne Première ministre, redevenue députée du Calvados, a critiqué le projet de budget du gouvernement, s'en prenant également à la "méthode" de l'exécutif.

La copie actuelle du budget? C'est bien simple: Élisabeth Borne n'est "d'accord avec rien". L'ancienne Première ministre l'a fait savoir ce mardi 26 novembre lors de la réunion des députés Ensemble pour la République (ex-Renaissance), critiquant aussi bien le fond du texte que la "méthode" du gouvernement, selon des informations de BFMTV.

"Je ne suis d’accord ni avec la partie recettes, ni la partie dépense, ni du budget de la sécurité sociale ni de l'État. Je ne suis d’accord avec rien. Et pas avec la méthode non plus", a tancé l'ex-locataire de Matignon.

Des tensions en pagaille

Cette sortie ne passe pas inaperçue alors que les désaccords se multiplient entre la macronie et Michel Barnier. Volonté de faire durer les échanges à l'Assemblée au lieu d'y mettre fin rapidement avec un 49.3, comme l'avait elle-même fait Élisabeth Borne à de nombreuses reprises, fin de l'allègement des cotisations patronales sur les bas salaires, contribution sur les plus aisés...

Autant de divergences entre les députés Renaissance et Matignon qui ont poussé les élus du camp d'Emmanuel Macron à ne toujours pas se décider à soutenir les budgets.

Et pourtant, la commission mixte paritaire (CMP) se réunit ce mercredi pour essayer de trouver un accord sur le budget de la sécurité sociale. Cet organe qui réunit députés et sénateurs compte 2 élus macronistes.

Vers un premier 49.3 début décembre

Pour l'instant, à l'issue de la réunion de groupe, les deux parlementaires (la députée Stéphanie Rist et la sénatrice Solange Nadille) Renaissance n'ont pas reçu de consigne stricte pour soutenir ou non ce budget lors de la CMP.

Si la CMP ne parvient pas à un accord, la nouvelle lecture du budget de la sécurité sociale aura lieu à partir du 2 décembre prochain. Avec seulement deux jours de débat prévu et en l'absence de majorité relative à l'Assemblée, Michel Barnier pourrait dégainer son premier 49.3, cette cartouche institutionnelle qui permet de faire adopter un budget sans vote, et rapidement devoir affronter une motion de censure.

Anne-Saurat Dubois avec Baptiste Farge