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La France Insoumise

Un référendum sur les retraites? Coquerel y voit une "nouvelle annonce pour gagner du temps" de Bayrou

Le président de la commission des finances de l'Assemblée, Éric Coquerel, à l'Assemblée nationale le 3 février 2025

Le président de la commission des finances de l'Assemblée, Éric Coquerel, à l'Assemblée nationale le 3 février 2025 - Bertrand GUAY / AFP

Éric Coquerel (LFI) ne "croit pas" à la possibilité d'un référendum sur les retraites évoquée par François Bayrou ce jeudi.

Pour Éric Coquerel, c'est un écran de fumée. Le président insoumis de la commission des finances ne "croit pas" à la possibilité d'un référendum sur la réforme des retraites, après que le Premier ministre François Bayrou a ouvert la porte à cette possibilité en cas de "situation de blocage".

"Je crois que c'est une nouvelle annonce pour gagner du temps. Je ne (lui) donne pas plus d'importance que cela", déclare-t-il ce vendredi 28 février au micro de LCI.

François Bayrou s'est exprimé quelques heures plus tôt dans Le Figaro, au premier jour des concertations entre les partenaires sociaux sur la réforme des retraites.

Le Premier ministre réaffirme que "si personne ne se met d'accord (...) on en restera au système antérieur, défini en 2023". Mais il laisse planer la possibilité d'un référendum, déclarant: "J’ai toujours dit que lorsque des questions sont bloquées, lorsqu'il n'y a pas de résolution possible, le référendum est une issue".

"Il ne peut pas y avoir d'accord"

Depuis que le chef du gouvernement a annoncé ce "conclave" sur la réforme des retraites, lors de sa déclaration de politique générale à la mi-janvier, La France insoumise en dénonce les modalités.

"Tout ça a été fait pour éviter la censure" du Parti socialiste", mais "il ne peut pas y avoir d'accord puisque les organisations syndicales et patronales sont en désaccord sur les solutions à mener", souligne Éric Coquerel sur LCI, estimant que la réforme menée sous l'égide d'Élisabeth Borne continuera à s'appliquer à l'issue de ces échanges.

La première journée de négociations a donné du grain à moudre aux insoumis, alors que le syndicat Force Ouvrière a claqué la porte au bout d'une quinzaine de minutes en dénonçant une "mascarade", après une demande d'équilibre financier du gouvernement.

François Bayrou avait initialement demandé aux partenaires sociaux d'améliorer la réforme, "sans dégrader l'équilibre financier" du système. Désormais, le Béarnais les appelle à rétablir l'équilibre du système dans cinq ans - ce qui veut dire trouver 6 milliards d'euros d'économies supplémentaires d'ici à 2030. Mais il "refuse d'envisager la baisse des pensions" car "l'accepter, ce serait rendre impossible la réforme".

"Tout ça est cadenassé, c'est pour ça que ça ne peut pas aboutir", juge Éric Coquerel, qui insiste: "Ils (le gouvernement, NDLR) ont gagné du temps et ils ont surtout gagné une censure".

"Merci qui?"

Car cette initiative a été mise en valeur par Matignon comme une réponse aux demandes des socialistes, prêts à ne pas censurer le gouvernement en échange de concessions.

LFI avait dénoncé cette démarche, appelant à renverser le gouvernement et plus largement à une démission d'Emmanuel Macron pour organiser une élection présidentielle anticipée.

À l'issue des différentes motions de censure déposées sur les textes budgétaires - que les députés du Parti socialiste n'ont pas voté dans leur immense majorité - le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a acté une rupture, considérant le 16 février dans La Tribune Dimanche que les socialistes ne sont plus les alliés de son mouvement.

Jeudi, il a raillé le parti au poing et à la rose, écrivant depuis son compte X: "Le conclave 'négocié' par le PS tourne au piège total pour les salariés. En cas de "blocage" sur les retraites, "le référendum est une issue", dit Bayrou. FO est déjà parti. Le conclave est mort. Le piège continue son chemin. Merci qui?"

Baptiste Farge