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La France Insoumise

"Taxe Zucman", optimisation fiscale... Bompard donne deux mesures pour trouver 40 milliards d'euros

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Manuel Bompard déplore la politique du gouvernement après que le ministre de l'Économie, Éric Lombard a annoncé un effort budgétaire de 40 milliards d'euros qui portera "essentiellement" sur des "économies". Le coordinateur de LFI appelle à instaurer deux mesures pour augmenter les recettes de l'État.

Pour Manuel Bompard, l'exécutif s'entête dans une politique économique qui ne produit pas de résultats. Le coordinateur de la France insoumise s'oppose ce lundi 14 avril sur BFMTV-RMC à "l'effort supplémentaire de 40 milliards d'euros" annoncé la veille sur notre antenne par le ministre de l'Économie, Éric Lombard, pour atteindre un objectif de déficit public de 4,6% du PIB via le budget 2026.

Alors que cet effort portera "essentiellement" sur des "économies", Manuel Bompard avance que "l'État s'est privé de 60 à 80 milliards d'euros de recettes par an", depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron".

La politique du président de la République a "très largement contribué à appauvrir l'État, créer du déficit et de la dette publique parce qu'(il) a fait le choix d'une politique de multiplication des cadeaux aux plus riches, aux grandes entreprises, aux multinationales", assène-t-il.

"Taxe Zucman"

Le député des Bouches-du-Rhône prône deux mesures pour trouver les 40 milliards recherchés par le gouvernement. La première: "la taxe Zucman sur le patrimoine des milliardaires", du nom de l'économiste français Gabriel Zucman. Un dispositif que la gauche avait réussi à faire adopter à l'Assemblée nationale lors du précédent budget, mais non conservé dans la copie finale, adoptée par le Premier ministre François Bayrou à l'aide de l'article 49.3 de la Constitution.

"Cela concerne 147 personnes en France. Si vous taxez leur patrimoine à hauteur de 2%, vous rentrez à peu près 14 milliards d’euros par an", explique Manuel Bompard. Afin de réunir les 26 milliards restants, l'insoumis propose de s'attaquer aux multinationales qui "aujourd'hui ne payent pas l'impôt qui correspond pourtant au chiffre d'affaires qu'elles réalisent en France parce qu'elles ont des mécanismes d'optimisation fiscale".

Une ligne qui n'est, évidemment, pas celle de l'exécutif même si une mesure, adoptée lors du dernier budget, pourrait avoir l'assentiment de la gauche. Le gouvernement souhaite en effet que la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR), appliquée aux ménages les plus aisés, présentée comme temporaire et qui fixe un taux minimal d'imposition de 20%, soit "pérenne" dans "un souci d'équité".

"Pourquoi pas, moi je ne suis pas opposé à ce qu'il soit pérénisé (...) Mais on parle d’une recette de deux milliards d’euros donc c’est évidemment très faible", réagit Manuel Bompard.

Le gouvernement aura l'occasion de revenir sur l'État budgétaire de la France mardi. François Bayrou convoque ce jour-là une conférence sur les finances publiques, en présence notamment d'Éric Lombard, Amélie de Montchalin (Comptes publics), des parlementaires, des organismes de sécurité sociale ou encore des collectivités locales.

Il s'agira de sensibiliser les Français aux "pathologies" budgétaires de leur pays, alors que la fragilité des finances publiques est exacerbée par les incertitudes liées à l'assaut protectionniste des États-Unis. Cet état des lieux de l'endettement et du déficit de la France, parmi les plus élevés en Europe, ne devrait toutefois pas déboucher sur des annonces concrètes.

Baptiste Farge