La Nupes désormais en marche, Mélenchon estime qu'"il en coûtera très cher de descendre du train"

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure avec Jean-Luc Mélenchon le 28 avril 2020 à l'Assemblée nationale. - DAVID NIVIERE / POOL / AFP
Jean-Luc Mélenchon dresse un premier bilan de la Nouvelle alliance populaire, écologique et sociale (Nupes), l'union de la gauche qu'il a participé à mettre sur pied. Après l'obtention de 147 sièges au sein de l'Assemblée nationale renouvelée, le tribun insoumis voit désormais au-delà pour cette entente entre insoumis, socialistes, communistes et écologistes.
"Désormais, il en coûtera très cher de descendre du train. Cela vaut pour tout le monde. Y compris pour nous insoumis", assure-t-il dans une interview accordée au quotidien Libération.
"L'impasse de la ligne sociale-libérale"
L'ancien député des Bouches-du-Rhône entend donc rendre pérenne un accord qui est avant tout le fruit des circonstances post-élection présidentielle.
"Le choix d'Olivier Faure et Julien Bayou a été tracé par les événements", estime-t-il d'ailleurs dans les colonnes de Libération. Tout en se permettant de rendre caduque la ligne qui était défendue par ses alliés du Parti socialiste ces dernières années. Il assure que ses alliés "ont compris alors l'impasse de la ligne sociale-libérale".
Mais derrière l'apparent satisfecit de Jean-Luc Mélenchon, la machine Nupes n'a pas fait ses premiers pas au Palais Bourbon sans quelques incartades. À commencer par le refus du PS, d'EELV et du PC de créer un groupe unique avec les Insoumis à l'Assemblée.
"Le refus des autres membres de la Nupes de faire un groupe unique ne voulait pas dire refus de travailler plus étroitement ensemble. J’ai donc cédé. De bon gré", assure désormais Jean-Luc Mélenchon, qui avait concédé au lendemain de sa proposition le 21 juin avoir été "un peu trop rapide".
PS et Verts engagés... et les communistes?
Pas de quoi gripper en tout cas l'alliance, qui "fonctionne à plein régime". Néanmoins, une omission laisse entrevoir les difficultés à l'œuvre au sein de la gauche parlementaire. "La bonne surprise, c’est de voir à quel point socialistes et Verts sont engagés", explique ce vendredi à Libération Jean-Luc Mélenchon. Omettant ses alliés communistes.
Car il est vrai que depuis la création de l'alliance, certains membres du PC, et notamment Fabien Roussel, n'hésitent pas à charger ceux avec qui il sont censés siéger. Celui qui n'avait dans un premier temps pas fermé la porte à un gouvernement de coalition, avait, au lendemain du second tour des législatives, tenus à rappeler que l'alliance "n’a pas empêché non plus l’extrême droite de progresser fortement, et ça, ça m’interpelle, ça me questionne".
Plus récemment, interrogé sur le député Nupes parisien Aymeric Caron, Fabien Roussel a assuré ne pas le connaître, puis apprenant qu'il ne consommait pas de viande, a déclaré "si on devait se retrouver ensemble, et bien il mangera des pissenlits".