Exclue des discussions à Matignon, Panot juge que le NFP "se retrouvera" pour censurer Bayrou

Le Premier ministre reçoit toutes les forces politiques ce jeudi 19 décembre à Matignon, à l'exception de La France insoumise et du Rassemblement national. "Nous ne participerons pas à un gouvernement d'union nationale", juge la présidente des députés LFI sur BFMTV-RMC.

"Monsieur Barnier n'a pas fait l'automne, monsieur Bayrou ne fera pas l'hiver". Le constat de la présidente des députés La France insoumise se veut lapidaire ce jeudi 19 décembre sur BFMTV-RMC, presque une semaine après la nomination de François Bayrou à Matignon.

Le Premier ministre convie dans les prochaines heures les présidents de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher avec toutes les forces politiques françaises à l'exception des insoumis et du Rassemblement national.

"Chacun choisit sa stratégie"

Après avoir réservé leur participation, les Écologistes seront présents, tout comme les socialistes et les communistes. Et tant pis si le Nouveau front populaire apparaît à nouveau divisé dans sa volonté de dialoguer ou non avec François Bayrou.

"Chacun choisit sa stratégie" mais "je crois que l'ensemble du NFP se retrouvera sur le vote de la motion de censure", a banalisé de son côté Mathilde Panot.

Déjà très affaibli à Matignon après une polémique liée à sa présence au conseil municipal de Pau en pleine réunion de crise pour Mayotte, dévasté par le cyclone Chido, François Bayrou tente désormais de remonter la pente. Au menu de ces prochaines années: la tentative de plancher sur un gouvernement d'union nationale.

LFI "ne participera pas à un gouvernement d'union nationale"

Le format de réunion convoqué jeudi par le Premier ministre rappelle celui d'il y a neuf jours autour d'Emmanuel Macron à l'Élysée, où avaient été évoqués des scénarios de non-censure des oppositions, en échange d'une absence de recours au 49.3 par le gouvernement ou à la dissolution par le président. Rien de concluant n'en était sorti.

"Nous ne participerons pas à un gouvernement d'union nationale", insiste de son côté la députée du Val-de-Marne, jugeant que le NFP, sorti en tête des urnes lors des dernières législatives, "doit être appelé au pouvoir".

Difficile de lui donner tort: malgré leur venue, ses partenaires de la gauche affichent tous leur scepticisme. Marine Tondelier, la patronne des Écologistes, a appelé ce mercredi soir dans un communiqué de presse à ne pas poursuivre une "politique désavouée par les électeurs". Même son de cloche pour Fabien Roussel.

Bayrou déjà très bas dans un sondage

"Si on change juste les personnes, mais on a les mêmes, les mêmes budgets, les mêmes difficultés pour les Français, nous censurons ce budget-là", a tancé de son côté le numéro 1 des communistes Fabien Roussel auprès de l'AFP.

François Bayrou ne recueille que 36% de satisfaction selon un sondage Ifop pour Sud radio, le score le plus bas parmi ses derniers prédécesseurs. À ses débuts à Matignon, Michel Barnier récoltait ainsi 52% d'avis favorables dans la même étude.

Marie-Pierre Bourgeois