L'offensive de François Fillon contre Sarkozy

- - -
La déclaration sonne comme une déclaration de guerre. Dans une interview à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, François Fillon laisse entendre qu'il est mieux placé que Nicolas Sarkozy pour gagner en 2017. Son porte-parole Jérôme Chartier a toutefois affirmé que la citation était inexacte.
Alors que le journaliste lui demandait : « Est-ce que vous pensez vous aujourd'hui (...) que vous êtes le mieux placé pour faire gagner la droite en 2017? J'imagine que vous ne seriez pas candidat si vous ne l'étiez pas? » François Fillon a répondu : « Bien sûr, je ne le serai pas. En même temps je ne suis pas prétentieux, je sais que tout cela est difficile, j'imagine bien qu'il puisse y avoir d'autres candidatures mais il semble que pour le moment, je ne vois pas d'autres candidatures qui portent à la fois une rupture appuyée sur une expérience solide du gouvernement et du parlement ».
« Quand on perd une élection, impossible de dire qu'on a fait une bonne campagne »
L'ancien Premier ministre ajoute qu'il a décidé de se présenter à l'élection présidentielle « au soir de la défaite » de l'ancien président, le 6 mai 2012.
Selon lui, « quand on perd une élection, il est impossible de dire qu'on a fait une bonne campagne (...) On a le devoir d'en analyser les raisons. On est obligé de se remettre en cause, sinon, c'est un bras d'honneur aux Français ».
« Il faut rembobiner le film à l'envers pour comprendre. Moi, en 2007, j'ai totalement soutenu Sarkozy, mais cela ne veut pas dire que son projet était totalement le mien. Il était le leader, mais sur beaucoup de sujets, j'aurais aimé faire les choses différemment, notamment sur la dette, les déficits, les finances publiques », affirme également François Fillon.
« Un homme politique n'est pas une star »
« Je ne suis pas né en pensant que la présidence de la République était mon destin », assure-t-il, et « je suis d'ailleurs choqué que l'on puisse raisonner de cette manière (...). Pour moi, la vie politique, ce n'est pas un spectacle. Un homme politique n'est pas une star, ses convictions et sa détermination ne se mesurent pas au nombre de ses émissions télévisées. Cela a pu donner de moi une image d'effacement, mais je crois qu'elle a, finalement, plus de qualités que de défauts » car « il faut de l'humilité et de la dignité dans la fonction », ainsi que de « l'exemplarité ».
En marge d'un meeting à La Grande Motte (Hérault) le 11 juillet, François Fillon avait confié à des journalistes que « s'il n'y a pas de primaire à l'UMP, la primaire, ce sera le premier tour de la présidentielle ». A Valeurs actuelles, il confirme son propos, en rappelant que « la droite a bien gagné en 1995, malgré le fait qu'elle avait deux candidats », Jacques Chirac et Edouard Balladur.
François Fillon affirme également qu'il n'a « pas été satisfait du discours de Nicolas Sarkozy devant le conseil national » de l'UMP, le 8 juillet dernier. « On a eu droit à un meeting dans une salle avec une 'claque' mise en place. Nicolas Sarkozy avait le droit de s'exprimer, mais là, ce qu'il nous a dit, c'est : 'je vais revenir, en attendant soyez sages' ! Ce n'est pas possible! On a besoin d'une opposition qui travaille et se prépare », affirme-t-il.
|||>> 2017 : Sarkozy ou Fillon, qui peut l’emporter ?